Bob Harris, le personnage principal de Lost in Translation est incarné avec génie par le génial Bill Murray (et oui, cette répétition emphatique est volontaire). Bob est un acteur américain qu’on a envoyé en promo à Tokyo pour quelques jours. Seul dans son hôtel, il s’emmerde. Alors il traîne son corps et son esprit de couloirs déserts en rues bondées. Dans son hôtel, il rencontre une autre solitaire qui semble passer sa vie à attendre. On est chez Sofia Coppola et on pourrait même dire qu’il s’agit là de la quintessence de son style. C’est ultra stylisé et l’action se vit au ralenti. Ce qui frappe, c’est bien sûr le contraste entre la solitude que ressent cet homme et l’effervescence d’une ville qui ne dort jamais. Bob Harris est seul parmi tout le monde. Il est dans l’incapacité de communiquer et il ne comprend pas ce qui l’entoure. Il semble errer tel un fantôme que tout le monde voit mais que personne ne regarde. Il est aussi adulé qu’ignoré. Mais cette solitude en voyage est surtout une matérialisation de la solitude qui emplit sa vie à lui, pourtant marié et père de famille mais qui ne sait pas quelle place il occupe. Cet hôtel est donc le grand hall vide dans lequel on se tient, seul et debout en se demandant bien ce qu’on fait là et où on est supposé aller. De l’interprétation à l’ambiance en passant par le propos et l’esthétique, on kiffe tout dans ce Lost in Translation.

Konika0
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le 2 août 2021

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