La nuit, je mens.
For relaxing times, make it Suntory time. Ville à la fois moderne et historique, lieu d’un pèlerinage sentimental impromptu. Lui essaye de s'éloigner d'un couple en perdition et, elle, suit son...
Par
le 16 févr. 2014
163 j'aime
11
Je ne sais pas si le film en lui même m'a déçu, ou si je suis plus déçue de ma réaction face à ce dernier.
Bien sûr, il y a certains aspects du film qui m'ont beaucoup plu. En particulier, la manière dont Sofia Coppola représente à merveille le sentiment de solitude dans une ville où pourtant il paraît impossible d'être vraiment seul avec soi-même. Le sentiment intérieur de pure solitude plutôt que l'état du solitaire, toujours seul mais jamais "en dehors" des autres, jamais à part comme Charlotte et Bob dans le film.
I feel so alone, even when I am surrounded by people.
Ce sentiment profond de solitude nous renvoie au titre du film : Lost in Translation. Charlotte et Bob sont-ils seulement perdus dans un pays si différent du leur, de par la langue et la culture ? Ou alors, sont-ils perdus dans une période de leur vie où ils ne peuvent que se remettre en question ? Il me semble que c'est un mélange des deux, bien que la deuxième option domine. Tous deux remettent en question le but de leur vie : Charlotte se demande si elle compte vraiment pour son mari, si elle vit vraiment pour elle-même, et sinon à ce qu'elle devrait faire pour enfin vivre sa propre vie. De son côté, Bob, un acteur en perte de popularité, se demande si ce qu'il fait lui plaît vraiment, si il devrait plutôt se concentrer sur sa vie de famille, et si il est temps pour lui de dire au revoir à sa carrière d'acteur.
Malgré le fait que la solitude est, à mon goût, parfaitement représentée dans le film, cela n'a pas suffit à en faire un film que je garderai en mémoire. Comme dit au début, je ne sais pas si je suis déçue par le film ou par ma réaction. En effet, j'ai l'impression que quelque chose m'échappe, que je n'ai pas bien compris le film pour l'apprécier. J'ai eu du mal à comprendre les personnages à certains moments. Pourquoi rester avec quelqu'un qui ne porte peu voire aucun intérêt sur nous ? Pourquoi ne pas se concentrer sur autre chose qu'une carrière purement commerciale, quand on a déjà bien abouti sa carrière d'acteur dans le passé ? Pourquoi se morfondre de son sentiment de solitude au lieu d'en profiter pleinement (ce que les personnages finissent par faire mais il leur a fallu du temps) ? J'ai l'impression que si les personnages le voulaient vraiment, ils pourraient faire leurs propres choix mais qu'au fond, ils n'en ont pas tant envie. Cela m'a un peu frustré. Cependant, peut-être que cela était plus confortable pour eux de se détacher et de se laisser aller. Peut-être que c'était là le message du film que je n'ai pas entièrement compris.
The more you know who you are and what you want, the less you get things upset you.
Au final, les personnages semblent coincés parce qu'ils ne se connaissent pas pour de vrai. Ainsi, ils ne savent pas comment s'y prendre pour regagner le contrôle de leur vie, d'où mon impression de frustration face à leur passivité.
Mais surtout, ma grosse interrogation : quelle est la nature de la relation entre Bob et Charlotte ? Encore une fois, je suis frustrée de ne pas comprendre. Les deux se sont retrouvés car ils étaient aussi "lost in translation" l'un que l'autre. Mais pour quoi faire, en sachant qu'au retour de ce voyage au Japon, ils ne se verront sûrement jamais ? Bien sûr, ils auront toujours le souvenir de leur rencontre en tête mais, à quoi bon, quand ils vont tous les deux retomber dans cette sorte de passivité ? Bien sûr, leur rencontre les aura aidé à se questionner et à mieux se connaître mais comment être sûr qu'ils se serviront de ce qu'ils ont appris à l'avenir ? Ces questions sont sûrement bêtes car le film ne donne pas de suite à leur histoire mais c'est de là que ma frustration m'est apparue. Peut-être que je m'en fais trop pour des personnages qui sont avant tout fictifs.
En résumé, Lost in Translation m'a beaucoup plu dans sa manière de raconter le sentiment d'une solitude extrême. Cependant, j'ai trouvé le film un peu frustrant, comme si j'étais encore sur ma faim ou comme si la réflexion à laquelle le film invite n'est pas complètement aboutie dans ma tête.
Créée
le 5 nov. 2023
Critique lue 28 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Lost in Translation
For relaxing times, make it Suntory time. Ville à la fois moderne et historique, lieu d’un pèlerinage sentimental impromptu. Lui essaye de s'éloigner d'un couple en perdition et, elle, suit son...
Par
le 16 févr. 2014
163 j'aime
11
La ville. Ce sont ces façades lumineuses qui préfigurent Blade Runner, vitres à perte de vue derrière lesquelles se trouvent encore des êtres humains, contemplateurs d’une étendue verticale qui...
le 6 sept. 2015
159 j'aime
31
Sur une trame somme toute très simpliste, l'errance de deux personnages dans un Japon culturellement opaque, Sofia Coppola construit une relation émouvante, ouverte et tactile, éffleurements discrets...
Par
le 21 déc. 2010
133 j'aime
6
Du même critique
Je ne sais pas si le film en lui même m'a déçu, ou si je suis plus déçue de ma réaction face à ce dernier.Bien sûr, il y a certains aspects du film qui m'ont beaucoup plu. En particulier, la manière...
Par
le 5 nov. 2023
1 j'aime
À premier abord, j'avais de grandes attentes pour ce livre. Le titre m'intriguait particulièrement par sa poésie qui invite déjà à une réflexion sans même avoir ouvert le roman. Pourtant, je crois...
Par
le 3 mars 2024
Cela m'arrive rarement mais j'ai été obligée de parler de ce film à ma mère aussitôt que je l'ai fini. Les films qui m'ont autant touchée se comptent sur les doigts de la main. Par "les films qui...
Par
le 25 févr. 2024