Sympathique petit docu sur l'enfer du décor du remake de "The Island of Dr. Moreau".
Bon la première partie est quand même peu intéressante. Pourtant, tous les points de vue sont abordés : ceux qui accusent le réalisateur et ceux qui le soutiennent. Il ne s'agit donc pas d'un portrait bienveillant comme on le voit trop souvent (un concours de léchage de boules comme on dit dans le métier) et ainsi le réalisateur est décrit tantôt comme un génie, tantôt comme un raté. Ce qui ennuie dans la première partie, c'est que les anecdotes ne sont pas terribles. Bien sûr, on apprend que dès le départ il y a eu des problèmes, mais ça ne va pas assez loin. Il y a aussi de l'humour, mais là non plus ça ne va pas loin.
Alors que dans la deuxième partie, en fait avec l'arrivée de John Frankenheimer, ça dégénère complètement : les ego de Val et Marlon n'ont plus de limite, Marlon s'amuse comme un fou dans ce projet auquel il a accepté de participé uniquement pour toucher son chèque, le réalisateur essaie de changer le scénario pour raconter une histoire qui l'intéresse mais difficile avec ses deux vedettes qui ont aussi leur mot à dire. Enfin, je ne vais pas tout raconter, ce serait idiot, surtout que j'en dis déjà pas mal, mais disons que cette deuxième moitié de film présente des anecdotes bien plus délirantes (les hippies, la drogue, la fornication, le retour du premier réalisateur) et on se marre vraiment bien, en même temps que certains intervenants qui n'ont pas finit d'en rire.
Les intervenants sont chouettes. Seul regret : Ron Perlman et David Thewlis on refusé de participer au docu, du coup il nous manque leurs témoignages qui aurait pu être intéressants, surtout David Thewlis qui a quand même été amené alors que le tournage avait déjà commencé. Le réalisateur montre que, malgré tous les défauts préparatifs, il y avait quand même de bonnes choses, comme de chouettes costumes, de bons décors, de quoi promettre, effectivement, un bon film... ou pas ? car on ne saura jamais vraiment si le scénario de Rochard Stanley était génial ou juste fou : à en voir les dessins préparatoires, je dirais que ça aurait été une grosse bisserie dont on rirait aujourd'hui, mais moi ça me plaît ce genre de film. Ce qui est sûr, c'est que le réalisateur n' a plus fait que des docu après ça et un court métrage de fiction.
Niveau forme, ça consiste à montrer des gens qui parlent avec quelques extraits du tournage ou des photos de plateau. Pas très inventif mais ça suffit à raconter l'histoire. Surtout qu'on évite les effets de style à la MTV qu'on aurait très facilement pu voir dans ce genre de docu.
Bref, la première moitié est pas géniale tandis que la seconde comporte de sacrées anecdotes ; l'un dans l'autre ça reste divertissant tout du long.