Roger Planchon, metteur en scène de théatre, s'appuie complaisamment sur les fastes de l'Ancien Régime et le film semble parfois un artificiel défilé de costumes. Pour autant, la jeunesse de Louis XIV est un sujet intéressant et surprenant, Il est un enfant égaré dans un univers protocolaire et politique évidemment bien éloigné de son esprit et de ses capacités.
J'aurais préféré que le récit s'attache intégralement à la vision subjective de l'adolescent. Au lieu de quoi, et sans la moindre idée de mise en scène autre que des allées et venues théatrales et un éclairage aux chandelles, Planchon, malgré mon appétence pour l'Histoire de France, m' a assommé avec son évocation de la Fronde, entrecoupée par des séquences du folklore de la cour, ses intrigues de palais et ses moeurs dissolues.
Bavard, encombré d'une figuration mal dirigée, le film feint des dialogues décontractés et modernes, pour faire plus vivant et actuel peut-être, mais ne fait que dévoiler son flagrant manque de rigueur. Par conséquent, la petite histoire de Louis XIV, dans son apprentissage de la politique et des femmes, et le propos historique sont finalement, et paradoxalement, pas aussi didactiques ou édifiants qu'on pouvait l'espérer.