Louise Violet, histoire d'une institutrice déchue pour raisons politiques qui doit implanter une ecole de la république au fin fond d'un village perdu de Haute Loire. Publique, obligatoire, laîque et egalitaire selon les principes de la République. Alors que ces gens simples et rustiques essaient avant tout de survivre enracinés dans leur culture (la terre) et leur culture (leurs idées). Chouette film, magnifiques photos, très belles reconstitutions historiques, même si le scénario est cousu. Belle histoire que celle de cette femme, qui comme Louise Michel (mais bon sang, ne serait-ce pas elle ?) a survécu à la Commune, à la déportation et à la disgrâce. Cette révolte de la Commune qui pendant la démocratie (?) a voté pour la première fois dans le monde l'égalité entre hommes et femmes. A montré, que les gens crevaient de fin comme sous la royauté. Que la répression y a été plus sanglante que sous la révolution. Que la disgrâce et l'opprobre qui a touché les communards et communardes qui ont voulu réécrire cette republique qui les trahissait a été voulue éternelle (on a construit le sacré coeur sur leurs cendres) et qui démontre comment effacer un nom ou une histoire de la mémoire collective pour mieux s'approprier l'idéologie de masse. Comme celle de Louis Mandrin, justicier iserois dont la mémoire a été sali et le nom radié. Une histoire de résilience. D'honneur, de partage. Qui fait echo avec l'actualité.
Peut être le meilleur rôle de Lamy, cantonnée jusque là dans des comedies peu subtiles. C'est d'ailleurs la seule actrice vraiment connue. Tous sont justes dans leur personnage. Un bemol dans cette belle mélodie: on peut se demander si c'est vraiment la République qui paie tous ces frais (ardoises, cartes, livres...) alors même qu'elle n'en a pas les moyens. Et faire de la photographie alors que cette technique apparait seulement 30 ans auparavant et reste très couteuse est egalement un non sens pour une ancienne deportée sans le sou (ah, la salle de développement !). Un peu plus d'explications également sur qui ont été les communards et leur combat serait peut être aussi le bienvenu pour une meilleure lecture du film. Et dire de Louise Violet qu'elle est en réalité Louise Michel, très grand dame française, permettrait également de lui redonner la place qui lui revient dans notre société