LOVE fut mon premier contact avec le travail de Gaspar Noé.


Je suis allé voir LOVE avec une connaissance nulle du réalisateur, aucune bande annonce vue, pas même une idée de l'histoire, du sujet autre que celui suggéré par l'affiche. J'étais en revanche lesté d'un brouhaha de proches & médias assourdissant. Qualifié de porno d'un côté, de film creux de l'autre, souvent un mélange des deux, l'appréhension grandissait...


Au sortir de la projection, je suis sorti avec une certitude. Je veux au plus vite voir d'autres films de Gaspar Noé. Je me suis régalé - il n'y a pas de verbe plus adéquat - devant la photographie, les plans savamment éclairés, la composition des décors, la bande son... Les emprunts musicaux notamment, employés avec une justesse parfaite pour accompagner des scènes clef, étaient prodigieux (Rien que le titre Maggot Brain... Ceux qui ont vu LOVE comprendront).


Rien que pour cette esthétique, LOVE m'a séduit. Que ce soit durant ces fameuses "scènes de sexe non simulées" (qui auraient chagriné la critique, certainement masculine, donc gênée de voir moult zizis en gros plans et pas un seul vagin ?) ou celles où le couple à l'écran s'évertue à se prouver son amour. Se séduisant, se testant, se déchirant, se rabibochant dans un kaléidoscope de flash-back narrés par Murphy, le personnage principal.


C'est là où LOVE m'a progressivement laissé sur le pas de la porte. Gaspar Noé, en se mettant lui même en scène, (via son personnage principal, un étudiant cinéaste) semble vouloir disserter sur sa perception sexe, de l'amour, de la passion... En racontant une passion vaguement post-adolescente, incarné par un couple plus puéril qu'autre chose. A mi parcours, LOVE tourne en rond. Ressassant le même propos dans des situations différentes. Souvent pleines d'humour, parfois touchantes, mais sans une substance à même de m'émouvoir.


Est-ce dû à son découpage non chronologique, aux caractères monolithiques de ses personnages ? Je tourne encore autour de la question. Car LOVE n'ennuie pas. Il n'a rien de répétitif, quoiqu'on lui reproche des scènes de sexe à outrance, pourtant toutes pertinentes dans les flash-backs proposés. Non, LOVE fait du surplace en fait. Du surplace autour de son thème. Peut être - correction quand j'y songe - sûrement à dessein.


Reste une esthétique et sa partition afférente, qui jusqu'au bout m'aura fasciné, voire ébloui. Parfois ça suffit.

Hypérion
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Films avec de la bonne musique dedans

Créée

le 9 août 2015

Critique lue 1.5K fois

26 j'aime

2 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 1.5K fois

26
2

D'autres avis sur Love

Love
guyness
2

Gaspar no way

If I were as pleased with myself as Gaspar seems to be, I would write my text entirely in english, even if I only talk to french people, …and I would put black cuts between each line, so everyone...

le 23 juil. 2015

132 j'aime

42

Love
Kenshin
1

Onanisme Ostentatoire.

J'ai la rage mon pote, j'ai trop la rage. A chaque fois que je pense qu'il y en a un qui va sortir le porno de son vase clos, qui va nous offrir un film honnête avec des bêtes de scènes de sexe,...

le 22 juil. 2015

128 j'aime

121

Love
mymp
6

Les histoires d'amour séminal, en général

À grands renforts de promo provocatrice (des affiches plus qu’explicites), de buzz et scandale cannois très rapidement atomisés (par la presse et le public), de simulé or not simulé, de vaines...

Par

le 17 juil. 2015

102 j'aime

15

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

482 j'aime

81

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

426 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

368 j'aime

57