Gaspar no way
If I were as pleased with myself as Gaspar seems to be, I would write my text entirely in english, even if I only talk to french people, …and I would put black cuts between each line, so everyone...
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le 23 juil. 2015
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J’espérais enfin voir un film de Noé qui ne serait pas, ou en tout cas qui serait moins, prétentieux et moins neuneu, ce n'est pas encore ça, Love est prétentieux et neuneu.
Prétentieux car d’emblée on sent que le cinéaste veut faire LE film sur l’amour et le sexe (plus exactement un film d'amour avec du cul), le 2001 du film d’amour quoi, puisque le film est cité dans le film, référence parmi d’autres démontrant de force que Noé est au centre du propos (2001 est son film préféré).
Le style est pompeux. Les scènes de sexe se veulent belles mais elles ne dégagent pas grand-chose (hormis la scène de triolisme), ni puissance érotique, ni bestialité, je ne vois pas la chair et donc je ne vois pas celle-ci muter.
Noé n’est pas un manchot, il sait faire des plans, mais ça m’apparaît trop sentencieux. Pourquoi toujours utiliser cette photographie rougeoyante glauque de film en film ? Pourquoi ne pas varier le découpage uniquement construit sur des cuts en forme de clignement d’yeux ? Pourquoi le choix de la langue anglaise, hormis pour glisser au passage que les français ne sont que des bouffeurs de raclette ?
Et pourquoi filmer cette histoire en 3D, choix qui ne semble avoir été fait uniquement pour ce plan d’éjaculation faciale dans les yeux du spectateur, qui se voudrait provoc' et punk (ou méta, c'est comme on voudra) mais qui est juste anodin. Je sauve la première scène de boite de nuit dans laquelle la 3D apporte réellement une profondeur au cadre et un jeu de textures et de lumières intéressant.
Et tout ça au service de quoi ? d’une histoire d’amour banale qui se voudrait puissante, mélodramatique et universelle mais qui n’est rien d’autre que l’histoire d’un neuneu filmé par un neuneu. Noé est toujours cet ado un peu attardé qui, derrière une forme qu’il voudrait punk, filme des sentiments avec la grâce d’un tractopelle.
Ici il filme quoi ? l’histoire d’un mec qui tombe amoureux fou d’une fille, mais qui ne peut s’empêcher de la tromper, et qui va la perdre après avoir fait un gosse à la voisine. Il regrette, il est triste.
Mais Noé ne filme pas les filles, il ne filme que le mec, c’est-à-dire lui. Car lui est partout, il est le personnage principal, mais il est aussi l’ex de sa petite amie (qui est joué par Noé, qui s’appelle Noé et qui est un très grand artiste…), mais il est aussi le bébé de son personnage principal, qui s’appelle Gaspar. Noé se filme la bite. D’ailleurs il ne filme QUE la bite du mec quand les personnages font l’amour. Son plaisir, son désir, sa b.ite qui jouit. Les vagins sont cachés, poilus et ne jouissent pas. Il ne filme jamais le désir des femmes ou quand celui-ci semble s’exprimer un minimum, alors elles sont cataloguées « salopes ».
Je ne vois pas d’amour fou dans ce film, juste le vagabondage d’un idiot entre la maman et la putain.
C’est dommage car le cinéma de Noé a le mérite d'être singulier et personnel, de mettre en place une atmosphère, et il y a toujours cette volonté de tenter des choses. Il y a de jolies choses dans le film, une première rencontre dans un parc, qui elle est érotique et pleine de désir et d’amour, par exemple. Mais dans l'ensemble je trouve ça plus couillon que couillu.
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le 22 juil. 2015
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