Autant y aller tout de suite: le vrai titre devrait être Sex Addict... Mais bon on y viendra.
Après le fiasco complet et salutaire de Gangsterdam, vous pensiez quand même pas que Kev Adams allait s'arrêter en si bon chemin? Pensez vous! Il est donc revenu dans une rom com à peine typée "girly", qui visait sans le dire tout le public féminin et pré-pubère du "comique" (de l'importance des guillemets)/ Sans déc' y a qu'à regarder les commentaires sur twitter et youtube pour s'en rendre compte. Mais surtout que l'approche du perso de Kev est beauf! Donc ce BG de KA se tape des meufs tous les soirs, se barre le lendemain matin sans donner de nouvelles. On appelle ça communément un coup d'un soir, plus récemment un plan Q, plus archaïquement un coureur de jupon, bref, la culture française en est particulièrement imprégnée... Et ba le film nous explique que non, il est n'amoureux! Q... Quoi?!! Sérieux?! Genre le mec il se tape des meufs tous les soirs, et c'est purement sexuel autant dans l'attirance (physique hein, il lui demande pas son roman préféré) que l'acte. Et ce film donc à le culot de prétendre que le gars tombe amoureux "maladivement". Bravo de vendre ce concept puant et dédouanant à souhait pour les mecs à des petites minettes.
Venons-en maintenant maintenant au personnage de Mélanie Bernier.... Oh là là la pauvre fille. Désolé mais comment elle pu accepter ce rôle? Donc c'est une psy, assez mauvaise d'ailleurs, comme le veut le film, mais c'est encore plus malsain car son comportement, en tant que psy, n'est absolument pas remis en question (parce que sérieux dire à un patient "ouai vous êtes sans espoir barrez-vous", en gros, c'est juste n'avoir pas compris le métier dont il est question, et le présenter de cette façon n'est même plus grotesque, mais tout bonnement insultant).
Ah et pour que vous compreniez bien que le personnage de cette "psy" est fan de Grease, vous n'aurez pas droit à 1, ni à 2, mais à 3 scènes où l'on voit un poster du film en fond (tout ça pour amener une scène minable et malaisante de la chanson de la célèbre comédie musicale...).
Et donc, ces deux cassos vont se croiser, et puis vus qu'on est dans une rom com, ils devraient finir ensemble hein, faudrait pas nous surprendre non plus! Donc la pas-psy va devoir gérer le problème compulsionnel de ce cher Kev, il va se faire "soigner" quoi, alors que nan mec t'aime juste coucher avec des femmes c'est tout va falloir t'en remettre et assumer (très ironique d'ailleurs qu'Harvey Weinstein, se disant souffrir de cette même pathologie, suive un traitement similaire, LOL). À partir de là, tout le film va nous emmener de scènes en scènes pour nous montrer que les avances de Kev sont gentiment repoussées par Mélanie Bernier, mais qui toutefois finit par tomber progressivement sous le charme du BG.
Alors autant l'aborder maintenant, gros, GROS problème de calendrier. Un film post-Me Too, ça nécessite quelques nouvelles règles, dont l'une devrait être :
ARRÊTEZ DE VÉHICULER DES PUTAINS DE CODES ARCHAÏQUES DES RAPPORTS HOMMES-FEMMES !!!!!
Parce qu'évidemment le film se vautre, non, plonge en mode bombe-piscine, dans ces archétypes. En soi, c'est chiant, mais c'est surtout grave au vu de l'agenda, de façon purement pragmatique: après Me Too, c'est juste n'importe quoi!!!
Bon y a aussi une scène de nude qui sort de nul part, et je ne la mentionne pas par hasard. La scène se veut très légère, en mode "je te chauffe gentiment" (c'est un peu un oxymore on est d'accord?), Mélanie Bernier en fait les frais en quittant la pièce nue, et la réaction du Kev: "Ah làlà, sacrée Mélanie va!" KWA?!
Et que dire de la vanne du "giflon"? Les mecs se sont dit "wé en 2018, féminisme 2.0 toussa, on va inverser la biffle, lol!". Navrant au-delà de toute imagination.
Et puis sérieux, les comparses Bapt&Gaël et la ferme Jérôme qui sont là pour prendre leur chèque et faire les gros clichés lourds, mais sérieux votre amour-propre il est passé où? Honte à vous.
Autre élément "malaisant", c'est le boyfriend du perso de Mélanie Bernier, qui est l'archétype du stoner, du moins le gars qui est un patapouf humain. Il n'empêche que c'est de lui que vient la réplique la plus sensée du film: "Tu suis toujours ton obsédé sexuel là?" ou un truc du genre. Eh bien il se fait corriger aussitôt, et ce personnage est le gros loser du film, affolant.
Point positif du cast, et bien le seul: Marc Lavoine. Drôle, et même touchant, impeccable dans son jeu, il est le seul, et de très loin, à être bon.
Pour ce qui est de l'humour ba... Déjà c'est plutôt bien naze hein, ça fait partie du starter-pack, mais en plus, c'est sexiste, misogyne, homophobe et méprisant envers les dépressifs.
Parce qu'évidemment, qui dit films avec Kev Adams, dit grosses blagues avec des "tantouzes"... En 2018 les gars? Pfff...
Assez dingue de se dire que pour le même sujet, il y a Shame pour les Anglais et Love Addict pour les français, deux côtés d'une même pièce pourtant bien extrêmement opposés, qui en disent long, très long, sur leurs cultures respectives. Et après on s'étonne que "me too" ait été traduit en "balance ton porc" en France...