L'oeuvre de Lou Ye pourrait aisément s'intituler Les lois du désir. Dans Love and Bruises, le réalisateur chinois est manifestement habité par la dialectique maintes fois éculée d'Eros et Thanatos. La sexualité, auparavant peinte avec grâce et subtilité (cf. le magnifique Une jeunesse chinoise) n'est ici réduite qu'aux instincts les plus vils (viols, maltraitance et soumission de l'héroïne). La mise en scène, alourdie par la laideur des scènes de sexe, témoigne d'une atmosphère malsaine.
Lou Ye n'évite pas non plus les caricatures de la classe ouvrière en montrant un Tahar Rahim et un Jalil Lespert(d'habitude excellents) miséreux, sauvages, et abêtis ! On se demande encore ce qu'ils sont venus faire dans cette aventure sino-parisienne complètement ratée !