Mais à quoi ça sert ?...
Belle découverte que ce cinexpérience d'hier soir ! ce "Love & Friendship" de Whit Stillman m'a enchanté... ça m'a littéralement collé le smile pour le reste de la soirée... C'est fin, très fin...
le 1 juin 2016
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Il y a dans "Love & Friendship" à peu près tout ce que j'aime quand on parle du genre difficile du "film en costumes" : Jane Austen comme point de départ (soit quand même l'un des auteurs majeurs du XVIIIème siècle, n'en déplaise aux forcenés de la littérature française), une attention légitime portée aux dialogues plutôt qu'aux décors, un vrai réalisme dans les lieux, les cadres, les comportements. Tout cela est indiscutablement à mettre au crédit de Whit Stillman qui évite habilement les pièges de la reconstitution embaumée et luxueuse, et qui du coup met en valeur la vraie modernité des personnages et du texte "austeniens" - à moins que cela soit son intemporalité : la guerre impitoyable que doivent mener les femmes pour exister au sein de la société.
Le problème est que, contre toute attente, le film ne fonctionne jamais complètement, et nous laisse finalement déçus et frustrés : est-ce la narration, qui fait le choix trop ambitieux de multiplier les ellipses, et les gère bien mal (Stillman ne possède évidemment pas le talent d'un Lubitsch et se risque là à un jeu dangereux qu'il ne maîtrise pas !) ? Est-ce le mauvais choix de confier un rôle trop complexe pour son maigre talent à une Kate Beckinsale, qui n'a pour elle que son joli minois (Rêvons à ce que le film aurait pu être si Chloe Sevigny avait été Lady Susan...) ? Un peu des deux certainement, sans même mentionner la maladresse que constitue les tentatives "cheap" de "faire contemporain" avec la présentation (ratée) des personnages ou les textes s'inscrivant à l'image.
On a certes du mal à ne pas aimer une adaptation de Jane Austen, et on adore forcément le personnage pour le coup littéralement génial du prétendant abruti et jovial, ce qui fait qu'on pardonnera bien volontiers à Stillman cet échec. Et l'on reverra pour se consoler "la Marquise d'O" ou bien "l'Anglaise et le Duc", deux films où un Rohmer en pleine forme faisait preuve d'une autre intelligence quand il s'agissait de renouveler les codes du film "historique"...
[Critique écrite en 2018]
Créée
le 23 mars 2018
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