Allons droit au but si l'on veut bien, pour le décorticage psycho-sociologique (vous savez, ces messages qui contiennent au moins un ou deux termes "incontournable" de la cuistrerie moderne, tels que "empathie" (souvent confondue avec la "compassion", soit dit en passant) ou "pervers narcissique", "domination", "femme brisée", "passion", "manipuléE" etc.) je vous renvoie aux autres commentaires pompeux tartinant à l'envie mais toujours suivant à la lettre près la vulgate du jour.
Or quelle est-elle cette vulgate-là ? Eh bien que l'HOMME BLANC est par prééminence sur tout autre un prédateur, un salaud, un violeur, un assassin, un batteur de femmes à la chaîne, un pollueur et un "méchant qui n'aime pas les animaux". La FEMME, elle, est toujours battue, exploitée, sous influence, victime d'un fumier qui l'amène malicieusement à faire ce qui lui répugne de faire, d'autant qu'il a su détecter chez sa primo-victime - sa compagne, donc - qu'elle avait déjà été pré-formatée pour se soumettre à lui, ayant été - comme de bien entendu - victime dès son enfance des œuvres incestueuses d'un père et/ou d'un frère.
Et ce film, LOVE HUNTERS, tombe dans le panneau ou cherche-t-il en tout cas à nous y faire tomber. Car s'il est dit que le scénario est basé sur des "faits réels", il convient de savoir que ces faits ont été savamment distordus pour leur faire dire ce que la "vulgate du jour" exigeait. Je vous renvoie donc au dossier, au vrai, pour constater que la femme n'a pas "perdu ses enfants" (6+1 tué très jeune dans un accident de la route) mais qu'elle a plaqué son mari pour se remettre avec son "amour de jeunesse". Dans la version "réalité", on ne trouve en outre aucunement l'intervention d'une "mère courage" qui a remué ciel et terre pour retrouver sa fille. Cette dernière s'est en vérité libérée d'elle-même profitant du fait que la compagne du salaud était à la porte de chez elle pour s'occuper de trafiquants de drogue alors que le "salaud" était au travail. La victime, la vraie, s'est alors sauvée par une fenêtre et a trouvé refuge TOUTE SEULE dans un magasin tenu par un vendeur d'aspirateurs, aucun retournement de situation de la part de la compagne du salaud comme dans le film, moyen élégant mais mensonger de l'absoudre des crimes perpétrés par elle et son concubin.
Voilà donc ma double critique adressée à ce film qui, par ailleurs, est très bien tourné, très bien interprété, et où le suspens tient le spectateur en haleine de la première à la dernière image (d'où mes indulgentes 6 étoiles):
1) Le scénario est sciemment construit pour cracher au visage, une fois encore, de l'HOMME BLANC CHRÉTIEN (eh oui, comme par hasard, l'action se déroule à Noël, histoire d'établir une toile de fond "morale" forcément éclaboussée par l'action qui s'y déroule). L'HOMME et surtout l'HOMME BLANC est un manipulateur, un pervers, un sournois, un criminel en puissance. La FEMME est sa victime naturelle. Ou bien comme le père de la jeune victime du film, ou son petit ami, ce sont des métrosexuels "mou du genou" sans initiative, et vite découragés. N'en jetez plus, la coupe est pleine !
2) Le fait divers remployé par ce film a fait l'objet d'une multitude de films, téléfilms, documentaires. De ce cas particulier, on a jugé bon de tirer foison de présentations et d'avertissements à la population. Quid cependant des "clubs" de viols montés et animés par des milliers de Moyen-Orientaux en Angleterre à la même période décrite par ce film ? Des milliers de ces ordures ont réduit en esclavage sexuel des dizaines, selon certains des centaines de milliers de jeunes Anglaises (et Asiatiques) pendant des décennies. Les adolescentes pour certaines prépubères étaient droguées et louées des viols à la chaîne par de véritables tortionnaires et pourtant pas un film, pas un documentaire en vue. Tiens, tiens... Quand le scandale de ces "clubs" a (enfin) éclaté (difficilement) un responsable de la police anglaise répondant à la question "pourquoi les enquêtes n'aboutissaient-elles jamais", a lâché le morceau: "les ordres venant d'en-haut étaient de cacher tout ça sous le tapis, l'important était de ne pas donner de grain à moudre au racisme".
Eh oui, le taré blanc, le "white trash" comme rappelé dans un autre commentaire, on peut le montrer à volonté, le démultiplier, lui mettre tout sur le dos. Et LOVE HUNTERS, de ce point de vue-là, ne se gêne nullement pour hurler avec les loups. Qu'on me comprenne bien, je ne tiens à dissuader personne de voir cette œuvre qui possède nombre de qualités cinématographiques, mais surtout qu'on ne perde jamais de vue qu'un film est souvent une excessive déformation de la réalité, et que ce n'est en aucun cas un documentaire. Enfin, qu'il convient de toujours PONDÉRER ce qui est dit, à l'aune des faits réels et statistiques.