Un véritable choc filmique, étonnant et malaisant tout à la fois. Unique réalisation de Robert Parigi à ce jour Love Object est un thriller anxiogène à l'horreur allant crescendo au gré de séquences habilement montées et racontées ; froides, cliniques les images de cette petite production US sont au diapason de l'allure de son protagoniste : le désespérément normal et névrotique Kenneth Winslow, trentenaire taciturne et rasé de trop près passant son temps entre cogitations nocturnes et rédactions de protocoles techniques complètement vains. Parfaitement crédible dans le rôle principal le jeune Desmond Harrington insuffle une aura banalement inquiétante à ce métrage auquel peu ou prou rien ne prépare, le spectateur s'identifiant étrangement à ce sociopathe à la vie intérieure clairement impénétrable et bizarroïde à l'orée du récit...
La charge horrifique dudit métrage s'esquisse pas à pas, nous dévoilant progressivement les fantasmes et les projections de cet affairiste moqué par ses collègues et pressurisé par son patron aux allures de Méphistophélès... Bien entendu les attentes à l'encontre de ce Love Object se devraient vierges de toute information et de tout préjugé afin d'en tirer le choc nécessaire à l'empreinte cinéphilique requise. J'ai pour ma part adoré cette plongée morbide chahutant entre les obsessions hitchcockiennes et les psychologies troubles des thrillers américains des années 1990-2000... Une grosse mandale dans la figure, à voir impérativement !