Un budget de 25 millions de dollars, deux têtes d'affiche de renom, un réalisateur d'expérience, une histoire vraie assez insolite (seuls les noms ont été changés)... Tout ça pour quoi ? Pour un film qui n'aura jamais eu sa chance et aura été oublié avant même sa sortie. Véritable désastre financier, Love Ranch n'a pourtant rien de vraiment honteux et méritait une bien meilleure exposition.
En particulier pour son trio d'acteurs, qui se démène avec beaucoup de sincérité pour donner corps à des personnages soignés mais pas épargnés par quelques clichés. Les fans d'Helen Mirren auraient tort de se priver, tant son talent et sa justesse irradient la pellicule. Elle trouve l'alchimie adéquate avec ses deux partenaires, autant avec le tempétueux Joe Pesci qu'avec le surprenant Sergio Peris-Mencheta.
Sur l'histoire à proprement parler, Taylor Hackford mène la narration sur un bon rythme durant une grosse heure avant que le soufflé ne retombe un peu et que le film ne prenne des chemins plus convenus, voire prévisibles. Cela reste un bon divertissement qui se suit facilement. Il est plus difficile en revanche de pardonner l'absence de couilles d'un film qui tourne quand même plus ou moins autour de la question du proxénétisme. Love Ranch ne se mouille pas des masses, et son dénouement plutôt limite ("je suis sympa donc c'est pas grave si je me fais du fric sur le dos de prostituées") reste en travers de la gorge.
Non, au lieu de ça, Taylor Hackford a préféré s'attarder sur les sublimes paysages du Nevada. Et c'est vrai, ils sont sublimes.