Wild (queer) heart

En règle générale, je n'aime pas les comédies romantiques. C'est fait, refait, et encore refait, les personnages se tournent autour pendant des heures sans qu'il n'y ait aucune raison valable pour ça (refuser de se parler pour voir ce que l'autre à en tête, UGHHHH). Et, sans vous mentir, c'est probablement aussi parce que j'en ai marre de voir les mêmes personnages (un mec, une meuf) tomber amoureux encore et encore et encore. J'en viens même à grogner lorsque, dans une série, on voit deux personnages de sexe opposés (à l'un l'autre) se regarder et... oh ! (surtout dans les séries apocalyptique, de survie, ces trucs comme ça, où t'es pas supposé te trouver un mec mais plutôt... sauver tes fesses !)
Bref, tout ça pour dire que j'suis une vieille harpie aigrie qui n'aime pas les comédies romantiques. ET POURTANT.

Et pourtant, Love, Simon a réussi à me faire ressentir... tout un panel d'émotion.
Des rires (beaucoup), de la sympathie (en tant que fellow queer, les questions de coming-out, de la peur du regard des autres, de la peur du changement, le "comment s'habiller comme un mec/une nana gay", je connais, j'ai vécu, je comprends), une joie incommensurable (cette scène dans la cafétéria, avec la prof de théâtre, que je veux revoir en boucle et en boucle et encore en boucle), des pleurs (j'vous jure, une vraie madeleine), des déceptions (pas envers le film, mais en réaction direct avec ce qu'il s'y passait), une vague de satisfaction et de "ohhhhhh <3" à de nombreuses reprises.

J'en suis sortie avec des étoiles dans les yeux, les mains encore vibrantes (contrechoc de mes applaudissements effrénés) et le coeur un peu plus léger, de voir une salle comble (2700 personnes, environ) acclamer un film où, pour une fois, les personnages LGBT ne sont pas relégués au second plan, où l'histoire ne finit pas dans les larmes, le sang et la mort, et où, enfin, on se voit.

Les personnages sont très justes, avec plus de profondeur qu'il n'y parait au premier coup d'oeil. Ils en viennent à nous étonner lorsque la caméra se penche un peu plus sur eux, et leur laisse la parole (Martin, Ethan, Abby, Nick en particulier).

Ah, et la musique est beaucoup trop cool ! (Mention spéciale à la reprise de Gaga par la fanfare de l'école, hilarante).