Une femme sous influence.
Une bio sur Linda Lovelace, star du cinéma X des années 70; surtout grâce à l'immense succès de "Gorge profonde"; vu qu'à cette époque, les films pornographiques avaient une distribution équivalente à celle des films dit "classique".
Elle se pose en victime, sous la coupe d'un homme violent, éduquée par une mère rigide; qui lui sert d'excuse pour expliquer ses choix; j'ai eu un peu de mal à avoir de l'empathie pour elle.
Dès le début, elle se présente comme une jeune femme prude de 21 ans, qui refuse de bronzer seins nus, sauf qu'elle est déjà tombée enceinte et a du avorter, pour la soi-disant fille naïve et chaste, ça fout très mal. Elle a les traits d'Amanda Seyfried, belle jeune femme; même avec une choucroute sur la tête; sa prestation et son évolution finit par forcer l'empathie à son encontre, ce qui n'était pas gagné au départ.
Sa mère est jouée par une Sharon Stone méconnaissable mais toujours aussi lamentable, elle en fait des tonnes, elle ne doit son semblant de carrière, qu'à son écartage de jambes dans "Basic Instinct", ce qui lui fait un point commun avec Linda Lovelace...Son père, c'est Robert Patrick, plus habitué à jouer les tueurs ou traîtres, il m'a ému en mari soumis, qui voit toujours sa fille comme une enfant, il est touchant, une belle performance.
Peter Sarsgaard est Chuck, ce mari jaloux, possessif, dominateur et violent, qui va embarquer sa femme dans la pornographie. Là encore, Linda Lovelace fait preuve de stupidité, qui épouse une personne sans savoir ce qu'il fait dans la vie ? Je le dis sans honte, elle est quand même assez conne. Mais cela n'excuse pas le comportement de celui-ci, sa violence est suggérée au début, avant de nous ramener en arrière et de nous montrer à quel point, il abusait d'elle, jusqu'à ce sommet ou il la laisse dans une chambre d’hôtel avec plusieurs hommes, vraiment une merde humaine.
Le début du film est plat, malgré ce choix du grain de l'image venue des 70's. Ça fait un peu téléfilm, Linda Lovelace m'agace, le défilé d'acteurs(trices) connus(es) permet de rester dedans, avec Bobby Cannavale, Chris Noth, Hank Azaria, Juno Temple, James Franco, Chlöe Sevigny & Eric Roberts, dont on s'amuse à les reconnaître, c'est ludique mais ça fait pas un film.
C'est le tournage de "Gorge profonde" qui réveille mon intérêt, cela aurait pu être vulgaire mais au contraire, c'est drôle. La folie qui entoure le phénomène Linda Lovelace, aussi, c'est léger, sympathique alors que cela parle de pornographie, ce n'était pas évident et pourtant, c'est réussi.
Puis, le retour en arrière sur les "vrais" rapports entre Linda et Chuck, fait basculer le film dans le drame, cela devient plus dur, ça dérange mais encore une fois, sans jamais en faire trop, en suggérant et non en montrant, c'est plus subtil mais ça fait tout aussi mal.
Au final, on a un film plus que convenable, qui dépeint un univers peu glamour dont Linda en est l'une de ses "victimes", consentante ou pas ? Peu importe mais comme elle le fait remarquer, toute sa vie est résumée à son rôle dans "Gorge profonde", une femme objet, pour son mari et ceux qui ont fantasmé sur elle. On lui redonne un peu d'humanité ici puis les mœurs ont évolué, la femme a aussi le droit d'avoir une vie sexuelle.