J'ai coutume de penser, devant un biopic intéressant, que la vie de son personnage central méritait bien un film. Formule un peu oiseuse j'en conviens, puisqu'on peut l'appliquer à des centaines de personnes.
Néanmoins, c'est à nouveau ce qui m'interpelle en visionnant "Lovelace", basée sur l'existence tumultueuse de la première véritable star de l'industrie pornographique, alors même que sa carrière n'aura duré que dix-sept jours, le temps de tourner le succès mondial "Deep throat" ("Gorge profonde").
C'est d'ailleurs le reproche que l'on peut adresser au film, à savoir se concentrer sur cette courte période, alors que Linda "Lovelace" Boreman connut une seconde vie, seulement évoquée à la fin du métrage, consacrée à son combat contre la violence conjugale.
Autre bémol, sur une thématique aussi sulfureuse, on constate que les auteurs ont choisi un traitement policé, qui manque un peu de piquant à mon sens.
Par ailleurs, on est en présence d'un biopic agréablement filmé (dans l'esprit années 70), joliment interprété (Amanda Seyfried parfaite, Sharon Stone et Peter Sarsgaard méconnaissables, ainsi qu'une pléiade de célébrités dans divers seconds rôles) et qui présente l'originalité d'une narration intelligemment déconstruite. Pas mal du tout.