Lovers Road est un slasher qui profite du succès du genre à la fin des années 1990, dans le droit sillon de Scream et Souviens-toi... l'été dernier. Le distributeur français du DVD l’a bien compris, avec l’accroche « Souviens-toi… La Saint-Valentin ». On peut aussi y voir un masque assez proche de celui de Scream, alors qu’il n’y en a pas dans ce film de Jon Stephen Ward. Sur un malentendu, ça peut marcher…
L’inspiration principale est Souviens-toi... l'été dernier, en ôtant le secret qui liait les victimes. On y retrouve des adolescents, un tueur au crochet, et un contexte, la date de la Saint-Valentin. 13 ans avant, un déséquilibré a tué plusieurs personnes qui s’étaient donnés rendez-vous à Lovers road pour se peloter. Il a été arrêté et conduit en asile psychiatrique. Un groupe de jeunes, dont des enfants des personnes tuées auparavant, qui ne voulait que faire la fête pour la Saint-Valentin va se trouver aux prises du tueur au crochet.
Lovers Road ne révolutionne en rien le slasher, tel qu’il ressurgit dans ces années. En plus de piquer à Souviens-toi... l'été dernier, il emprunte aussi à Scream, sans le masque, mais avec son rebondissement final sur l’identité du tueur. Ses personnages ont été déjà vus cent fois ailleurs dans de tels films, son histoire n’apporte que peu de surprises, et il faudra accepter certaines incohérences, comme le manque flagrant de discrétion quand ils se cachent dans une maison isolée.
Malgré le nombre élevé de morts du film, une quinzaine, il évite aussi une violence trop crue. La plupart des meurtres sont hors-caméra, ce sont les personnages les plus importants qui auront droit à leur mise à mort sous nos yeux, c’est gentil. A cause de son rebondissement final, Lovers Road fait l’économie de son tueur, qu’on voit très peu, qui laisse plutôt derrière lui les cadavres pour créer un sentiment de menace malheureusement un peu trop léger.
Et pourtant, une fois accepté le fait que Lovers Road n’est qu’un slasher de plus, qui ne veut rien révolutionner, le film est assez plaisant. Il le doit à sa réalisation assez soignée, avec des plans qui n’ont pas la paresse habituelle. Dans le prologue, quand la petite fille qu’on suivra plus tard sort de la voiture pour aller sur le corps de sa mère, il y a une emphase dans les plans assez glaçante. C’est moins évident pour certaines scènes de nuit, où l’obscurité est parfois trop enveloppante. Même les comédiens sont assez convaincants, avec une petite débutante, Anna Faris, qui attire déjà l’attention sur elle et qu'on retrouvera avec plaisir l'année suivante dans la parodie du genre, Scary Movie bien sûr.
Lovers Road est un slasher des années 1990 qui n’a aucune ambition de renouveler quoi que ce soit, il pioche même dans les poches des grands succès avec un certain aplomb. Mais il le fait avec une certaine application, sans proposer un film au rabais. C’est une petite consolation.