Ben oui quoi, "le massacre de la Saint Barthélémy" : ça ne vous rappelle donc rien ?
Bon j'ai vérifié, aucun autre ne vous l'a faite sur SC avant moi et je sais : mon accroche est burlesque, elle aussi...
Comme ce film... Le burlesque comme le mime, ne sont plus à la mode, un peu débile, QI au niveau maternelle... ou genre Bac moins cinq...
Injuste toutefois : il est plus difficile pour un producteur ou réalisateur, voire un écrivain, de faire rire que pleurer...
Vous connaissez beaucoup d’œuvres littéraires ayant cartonné genre "Les Misérables de Victor Hugo" et qui ont eu autant de transferts au cinéma ?
A contrario, "Bienvenue chez les ch'tis" reste un record inégalé pour un film français : 20 489 303 spectateurs, 1 954 % de rentabilité mondiale et une première place au box-office de 2008 : les vieux jours de Dany Boon sont assurés ! Car le film n'est pas là de déserter les salles : le peuple a besoin de rire...
La tentative de Barthélémy (1969/---) était donc courageuse... Car probablement pas misée sur l'espérance d'un jackpot financier, mais sur un essai risqué de digression sur l'humour...
Celui qui allait devenir acteur, scénariste, comédien, allait connaître une vie personnelle qui dès le départ, n'était pas celle de tout le monde ! Il est né à La Paz en Bolivie, d'un père né ethnologue, puis diplomate avant de se reconvertir menuisier, et d'une mère conteuse haïtienne prof'd'espagnol... Il est luii de nationalité franco-haïtienne et à très tôt été attiré par l'art, le théâtre et ses troupes itinérantes avec une prédisposition "comiques"... Il a fait ses armes dans celle des "Robins des bois"...
Où il a été repéré et adopté par les Nuls à l'époque de Canal + ...
On ne sera donc pas surpris qu'il ait été contaminé par le virus démoniaque de l'ironie "façon Chabat" qui pullule tout au long de ce "Low-cost" (dont l'entrée au ciné n'était pourtant pas donnée) et qui se déroule dans le huis-clos d'un d'avion, conduites d'air comprises... Et peuplées de rats qui eux, ne pourront jamais quitter le navire !
Claustrophobes s'abstenir mais de toutes façons, si vous êtes déjà dans une salle de cinéma... L'histoire ?
Basique, tout est dans le vécu des personnages :
""Des voyageurs sont entassés en attente de départ dans un avion vers Beauvais (Oise)
( sa cathédrale, sa maladrerie, son jardin du peintre Van Beek,son chemin de fer touristique à locomotive à vapeur, sa pêche en rivière (...)
qui va avoir du retard au décollage, beaucoup, beaucoup trop ! Emeute des voyageurs pour s'entendre finalement dire que la société low-cost a fait faillite et que le voyage ne pourra se faire.. Qu'ils se débrouillent ! Tout le personnel de bord débarque vite fait sauf un pilote tunisien en attente de copilote et les passagers se mettent en grève... Jusqu'au moment où un voyageur révèle qu'il vient d'être à la retraite de ce beau métier de pilote d'avion au long cours, mais qu'il a toujours pratiqué sur ce genre de zinc à la retraite lui aussi !
Alors que pensez-vous qu'il arrivât ?
Gagné ! Désigné au manche derechef comme chef de bord !
Bon déjà ce n'est pas très sérieux, ça l'est encore moins quand au-lieu de revenir à Beauvais, on se retrouve dans un aéroport pourri d'Afrique aux mains de terroristes du genre cannibales un peu civilisés grâce aux kalachnikovs !"
Pourtant les GPS existaient à l'époque ?
Bref je ne vais pas tout vous dévoiler de cette vie en communauté forcée mais cette satire de groupes en proie à une accumulation de catastrophes permet de savourer les comportements individuels, en groupes, et leurs réactions dans les cas de situations extrêmes perturbées...
Voire meurtres...
On croirait même à un spectacle pouvant être transposé sur les planches d'un théâtre ce qui aurait été génial et qui traduit en tout cas les fondementaux pépères des tournages de Barthélémy.... Dommage qu'ici, il ait voulu tout supporter sur les épaules un peu comme Chaplin avec Charlot déguisé en Hitler... Buget d'austérité ?
Faute de scénario réel, le récit est donc uniquement constitué d'une accumulation de gags pour acteurs prêts à jouer le jeu de la déconnade... Aussi preneurs du deal qu'un ministre de finances auquel on suggèrerait de taxer les fautes d'orthographe : budget de la France équilibré en dix ans, et vingt plus tard, on rachète la Chine !
Jouissif en tout cas pour les comédiens car il les change des drames ne leur permettant pas de s'éclater... Comme des vacances presque... Presque ?
En effet, Barthelemy aime les cadres intimistes et ici, nul voyage réel vers des sites paradisiaques comme dans beaucoup d'autres vanaces aux frais de la production.
Les responsables du repérage avaient déniché au Bourget un cylindre de vieux Boeing, vraisemblablement utilisé un temps pour la formation du personnel de bord, et qui a servi de plateau de tournage...
Le responsable de casting de cette œuvre, Olivier Carbone, n'a pas raté son coup Outre les figurants, quelle belle brochette d'acteurs tous plus heureux les uns que les autres de déconner et être payés pour !
Pépère, non : épuisant car la fatigue, les gouttes de sueur, la lassitude des acteurs qu'on voit sur l'écran , tout cela n'était pas feint : la chaleur sous le hangar à bord, augmentée de celle des projos, les longueurs de plans à tourner, étaient épouvantables au point qu'un hublot aurait fondu... Pas un long vol tranquille !
En outre, confidence du genre paparazzy, la jolie et appétissanteJudith Godrèche, qui joue une des deux hôtesses de l'air désormais au chômage, a été la compagne de Barthélémy de 2004 à 2012... Ne voyez donc aucun rapport de cause à effet sur le choix de son recrutement, sauf à être mauvaise langue... Situation pénible pour les deux ! Difficile de supporter le joug autoritaire d'un patron quand on le pratique couramment, et pour lui qui le sait, de la diriger comme si elle était là pour lui incognito... Donc par moments, ça sonne un peu faux... Ça explique aussi pourquoi lorsque la mitrailleuse d'un terroriste commence à échancrer le décolleté de son hôtesse de femme, contrairement à d'autres réalisateurs qui eussent profiter de l'aubaine et se soient rincés l'oeil, la caméra passe à autre chose... Frustrant !
Le choix de Darmon comme retraité dans le genre "vieux beau" qui veut contribuer à frimer, ne pouvait être meilleur, il excelle dans ce vrai-faux rôle ... Par contre, Rouve semble ne jamais être parvenu à s'intégrer dans cette histoire, le passage au syndrome du "nain" tombe à plat et s'avère assez peu convaincant.
Je ne suis donc pas amusé à rire aux éclats, ni à gorge d'employés, mais je ne me suis pas ennuyé non plus... C'était quand même ma seconde vision...
Dommage que le scénario n'ait pas été plus travaillé ni bénéficié d'un humour plus fin genre Baffie (ou corrosif genre Boon) Extrait de son dictionnaire :
- Avion : mode de transport le plus sûr mais qui me fait le plus peur !
Ou encore :
- Barbu : passager qui stresse tout le monde dans l'avion !
Le Crash semblait évident : il a eu lieu : 243 959 spectateurs en salles et 46 % de rentabilité mondiale... Le film n'a pas décollé, lui non plus...
Vous connaissez le clair de lune à Beauvais ?
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France 4 le 12.03.2017- 6 ter (1) le 25.08.2024- (1)
(1) Que je ne remercie pas de m'avoir imposé à l'enregistrement (via un FAI) de trois irruptions intrusives de pubs improductives que je n'ai pas regardées. Et qui constituent un mépris des créateurs, acteurs et spectateurs de l’œuvre... Les gérants de budgets pubs devraient en tenir compte ! D'autant qu'il est possible de les virer ou les ignorer, mais le rythme est cassé. Honteux !
Quand la loi empêchera-t-elle ce viol ?