C'est 6 un peu timide qui penche un peu en arrière, uniquement donné car j'ai bien conscience qu'un film n'a pas besoin de réinventer le cinéma pour être bon, ou simplement agréable. J'ai trouvé l'expérience extrêmement sobre, neutre, avec tous les éléments ordinaires du film d'animation ordinaire. Cependant il y a bien quelques points positifs propres à Luca que j'ai beaucoup aimé.
A commencer par les personnages ; ils sont tous particulièrement humain -ironiquement pour certains- et il est aisé de s'identifier à eux. On est pas face à des Héros, simplement des protagonistes, qui font des choix guidé par des sentiments un peu plus profonds et compliqué qu'ils en ont l'air. En second point positif, je n'ai pas grand chose à dire sur l'animation et les décors - évidemment que c'est magnifique mais bon, est-ce que ça vaut le coup d'argumenter là-dessus ? Toute l'ambiance Italienne y est, si bien dans les lieux que dans les animations des personnages ; la gestuelle y est impeccable. C'était drôle et sympa, j'en garderais un souvenir correct. Et pourtant...
Luca n'a rien de si spécial parmi les films d'animations sortis avant lui (en dehors d'une technologie toujours plus au point). On retrouve tous les éléments les plus clichés, un méchant très méchant, bourgeois, et dont la punition sera d'être décoiffé et le dos courbé sur fond d'orage pour lui donner un côté bestial et remettre en question "finalement qui est l'animal ?" wow doucement avec toute cette philosophie qu'on a j a m a i s vu avant, pfiou j'ai du mal à te suivre. Cela dit, n'allez pas croire, j'ai absolument adoré cet antagoniste, justement parce qu'il était au sommet du déjà-vu, et exploité comme tel.
Pour ce qui est de la morale sur la tolérance, qu'il faut accepter les différences, c'est mignon et c'est bien mais dans l'exécution qu'est-ce que c'est pauvre... tout le monde il est gentil et puis voilà, fin de l'histoire.
Et d'une manière générale, on retrouve TOUS les clichés du petit film d'aventure avec des enfants. Il faut toujours le moment où on est fâché, mais en fait on s'excuse mais en fait on est pas fâché et en fait on est tous copains. Ça arrive droit sur le spectateur, gros comme une maison, et ça ne manque pas d'être décevant de sobriété. Je suis plutôt du genre à pleurer devant tout et n'importe quoi, mais pas une goutte ne sera tombée devant Luca étant donné que j'ai déjà pleuré devant toutes ces scènes, mais ailleurs.
Si cette critique ressemble à celle d'une grand-mère aigri, c'est pas tout à fait faux. Je reconnais avoir vu beaucoup de films, et donc forcément, avec le temps, ça arrive qu'on analyse plus qu'on ne regarde vraiment, qu'on peut anticiper la fin d'un film juste avec sa bande-annonce. On ne peut pas toujours sortir un chef d'oeuvre d'animation, mais après les choix audacieux de Soul, je m'attendais à quelque chose d'autre de Luca. A cette petite pointe de "je ne l'ai pas vu venir", plutôt que de larguer des personnages attachants dans une aventure affreusement linéaire sans rebondissement.
D'un autre côté, ne soyez pas découragés de le voir - il est drôle, il est beau, il peut être touchant si on est pas quelqu'un comme moi qui mange des films toute la journée pour ensuite aller se plaindre qu'il ne reste que des miettes. Il est tout à fait regardable et coloré, chaleureux, et puis sa comparaison avec Soul s'arrête au studio derrière : si Soul était à destination d'un public très large mais surtout adulte, Luca est évidemment pensé pour les enfants et presque exclusivement les enfants. En cette condition, je pense qu'il n'y aucun mal à le voir, je pense même que moi, petite, je l'aurais absolument adoré.