Le deuxième long-métrage de Bani Khoshnoudi, cinéaste qui a quitté l'Iran dès l'âge de 2 ans, est le portrait d'un exilé qui se retrouve malgré lui au Mexique, après avoir été emprisonné et maltraité en Iran. On ne saura guère plus de lui, si ce n'est qu'il a laissé son amoureux dans son pays et qu'il vit, tant bien que mal, de petits boulots. Film impressionniste, Luciérnagas (Lucioles) est aussi taiseux que son protagoniste, lequel peine à s'exprimer en espagnol mais réussit tout de même à communiquer pour l'essentiel à un collègue de travail et à sa logeuse. Tout commence à Vera Cruz pour lui et peut-être qu'il va partir mais on n'en sait rien, lui non plus d'ailleurs, malgré ses désirs de retourner chez lui, ou tout du moins dans une contrée proche. La réalisatrice capte parfaitement le fond de l'air de Vera Cruz, ville en décadence et lieu de transit pour de nombreux immigrés, qu'ils viennent d'Amérique Centrale ou de bien plus loin. Le rythme de Luciérnagas est lent et même s'il est étiqueté LGBT, son propos n'est pas seulement de montrer un homosexuel en terre étrangère mais plutôt de réfléchir à ce que signifient le déracinement, la solitude et les rencontres de hasard. Subtil et secret, le film a les défauts de ses qualités, soit un manque de vivacité et un rythme trop languissant. Pourtant, l'acteur principal, Arash Marandi, est lui excellent avec un charisme ténébreux qui le rend infiniment touchant dans son irrésolution.