Quand la malchance tourne

Intrigué par la miniature de Luck lorsque je naviguais sur la plateforme de streaming Apple TV, j’avais fini par regarder le trailer qui n’était pas aussi séduisant que je l’aurais espéré. Malgré tout, je gardais dans un coin de mon esprit l’intérêt que cette production avait initialement provoqué. C’est donc un dimanche après-midi, alors à la recherche d’un film à regarder en famille que mon dévolu se jeta en direction de Luck à qui je laissais donc une chance. Une décision que je n’ai, au final, à aucun moment regretté.

Une histoire de chance

Sam a dix-huit ans. Ayant grandi dans un orphelinat sans avoir eu la chance de trouver une famille d’accueil, elle se retrouve à devoir quitter ce lieu qui l’a vu grandir et une petite fille avec qui elle a lié un lien très fort, Hazel. Le personnel de son ancien orphelinat lui trouve un appartement, un travail et elle prépare ses études en parallèle pour pouvoir se lancer sans trop de heurts dans sa vie d’adulte. 

Seul bémol, Sam a toujours eu une malchance surnaturelle. Au point que ça impacte sa vie en permanence, la laissant croire que c’est ce qui expliquerait le fait qu’elle n’ait jamais été adoptée. Redoutant qu’il arrive la même chose à sa jeune amie, elle espère trouver un moyen pour que Hazel ait plus de chance qu’elle. 

Elle fait alors la rencontre d’un chat noir avec qui elle partage un morceau de son Panini et trouve après son départ une étrange pièce de monnaie….

Quand la chance vous sourit

Ce qui surprend de prime abord, c’est la fluidité de la narration. Les tenants et aboutissants de l’intrigue s’imbriquent à leur rythme et bien que commençant sur une note simple, ils finissent par se complexifier en même temps que l’univers s’enrichit autant dans le fond que dans la forme. Toujours en demeurant très simple, il finit par véhiculer des valeurs profondément  touchantes avec une justesse qui caresse l’âme. 

Le tout est porté par des protagonistes à l’écriture simple mais qui marquent par leur authenticité. De plus, les différents environnements que l’on traverse et l’univers féérique qui sert de contexte au récit permettent de découvrir une variété de design chez les personnages et créatures rencontrées qui font que nos rétines sont tout le temps stimulées et agréablement surprises par ce qu’elles découvrent. 

Pas de pot

Les différents mondes mis en scène sont réellement sublimes et sont portés par une direction artistique très séduisante. Certains dispositifs et mécaniques de la « technologie magique » que l’on découvre au fil du récit sont aussi beaux à regarder que fascinants. L’architecture de certaines bâtisses laisse pantois d’admiration. Même techniquement, les modèles 3D des personnages et des éléments du décor font largement le travail. 

La musique suit à merveille le déroulement de l’histoire et, comme pour la narration, accompagne avec fluidité les différentes péripéties et aspérités du film. L’ambiance sonore est également honnête et colle toujours à ce qui se passe à l’écran. 

Coups de cœur de la bande-son : Le très mélancolique et doux Samantha’s Theme fait indéniablement partie de mes morceaux préférés. Quand les choses se précipitent, nos oreilles frétillent avec le charmant Sam Meets Bob et les choses s'accélèrent avec le très entraînant Luck Theme. Et on retient aussi le très touchant Anything is Possible. 

Le compositeur de la bande-son, John Debney est connu pour avoir travaillé sur les OST de The Princess Diaries (j’avais oublié à quel point cette BO était formidable !), Iron Man 2 ou encore Hocus Pocus.

Un sou porte-bonheur :Luck est une production sans prétention qui se laisse regarder avec un plaisir certain sans avoir besoin de se forcer. Ne vous laissez pas rebuter par un trailer pas forcément très vendeur. Puisqu’effectivement, en plus d’être très divertissant, frais et drôle, ce film d’animation vous offrira quelques moments très touchants et propose une forme et un fond très positifs avec une vision de la vie très encourageante. Une œuvre à regarder en famille sans une once d’hésitation.