Plaisir coupable, mais sincère.
A l’heure où tout le monde se rue en salle pour voir Django Unchained, moi je mate Lucky Luke. Ouaip. J’en entends déjà au fond qui rigolent. Bon déjà, on va mettre les choses au clair de suite : je ne parle pas de film de James « Jabba the » Huth. Ah, ça vous calme, hein ? Je parle du Lucky Luke de Terence Hill. Oui, oui, le monsieur de Mon Nom est Personne, et l’éternel acolyte de Bud Spencer. Oui, il a fait un Lucky Luke il y a désormais plus de cinq ans.
Et à ma grande surprise, c’est plutôt correct. Faut dire que le film de Huth, bon, voilà, il est ce qu’il est, et le film Les Daltons j’en parle même pas. Donc on ne peut être que surpris non ? Ce qui est pratique avec Lucky Luke, c’est que c’est une BD dont le style d’écriture peut passer assez bien au cinéma (moyennant des petits changements aussi, bien sûr). Et pour cause, le film est plutôt fidèle. Je ne juge pas la qualité du film sur sa fidélité, mais c’est juste un constat. L’humour de la BD transposé dans le film fonctionne plutôt bien, et les premières minutes sont vraiment prenantes. L’univers qui est développé fonctionne, on esquisse des petits sourires, des rires çà et là... Bon, on trouvera toujours des trucs bien lourds comme Jolly Jumper, je pense que c’est pas évident d’en faire quelque chose au cinéma.
Le film a plus de mal sur la longueur. Bon, forcément, l’intrigue (une histoire avec les Daltons) est faible. On retrouve toujours quelques gags qui sont les bienvenus pour nous faire passer un peu plus facilement la pilule. Et bon, même si le film s’essouffle clairement, c’est un film qu’on a sympathiquement envie d’aimer.
Formellement ça n’est pas spécialement la joie mais pourtant il y a de l’effort et des idées. Le thème de Lucky Luke est classe, et Terence Hill s’est un peu servi chez Ennio Morricone pour meubler le reste de son film. Jusqu’à même en reprendre une des musiques de Mon Nom est Personne. D’ailleurs, le film évoque un peu l’humour, parfois abstrait, de ce dernier. Ce qui est marrant c’est qu’autant le fond de la BD a vachement été conservé, autant la forme pas du tout. Bon, pourquoi pas, j’imagine que ça ne passait peut être pas bien le costume de Lucky Luke flashy au milieu de l’ambiance western. Et puis, je pense que c’était pour Hill l’occasion de reprendre un personnage s’apparentant au fameux « Personne ».
Mais c’est une bonne petite surprise, un film probablement injustement oublié à l’heure où on bouffe de l’adaptation de BD Franco-Belges à en vomir. J’ai grandi avec la BD Lucky Luke, j’ai donc été content de trouver un film qui arrive à en faire quelque chose au cinéma, même si ça n’est pas la folie des grandeurs. Mais l’intention est sincère, ça se ressent, et ça fait plaisir.