Des bêtes qui s’agrippent à la paille, telle est la traduction littérale du titre original de Lucky Strike. Non que ce soit un mauvais titre, mais ce dernier ne se révèle pertinent qu’en ayant vu le film...
Pour son premier long métrage, Kim Yong-Hoon adapte un roman japonais et s’en tire avec les honneurs, un scénario très astucieux qui joue avec la temporalité pour montrer une poignée de paumés, tantôt agressifs, tantôt au grand cœur, voir leurs vies chamboulées à cause d’une forte somme d’argent apparemment opportune...
Il y a quelques maladresses, un découpage pas toujours construit, quelques éléments qui plombent le rythme, mais son travail d’écriture des personnages et de direction d’acteurs compense largement.
De plus, l’argent n’étant pas une fin en soi, le sac bien rempli devient un MacGuffin permettant au cinéaste de developer plein d’autres thèmes qui viennent se télescoper.
Une pincée d’émancipation féminine, un zeste de rejet du statut social, une cuillère de respect de ses aînés... Lucky Strike s’avère plus important qu’il n’en a l’air de prime abord. A l’heure où les cinémas rouvrent leurs portes après de longues semaines de jachère (1), ça fait du bien de se dire qu’on peut y trouver ce genre de petite pépite, et même si c’est une satire nihiliste, elle redonne foi en l’avenir !
(1) Film vu à minuit dans la nuit du 21 au 22 juin 2020. Vous vous souvenez, c’était après le Grand Confinement du au CoViD-19...