On ne va pas parler d'originalité ici. C'est du vu, du revu, du rerevu.
On se doute bien dès le début aussi, à moins que vous n'ayez jamais vu le moindre film dans votre vie jusqu'à maintenant, que la narration, dans une première partie, mélange les temporalités, avant de se faire croiser, dans la seconde, les divers protagonistes (enfin, ceux qui restent !) se battant autour d'un beau paquet de pognon. Oui, on est d'accord une bande de personnages se battant pour un beau paquet de pognon, on l'a vu mille fois. Cela se déroule en Corée du Sud, mais l’action a déjà eu lieu dans d’autres pays, dans d’autres époques, dans d’autres oeuvres. Les réactions extrêmes que peuvent provoquer les doux billets de banque sont évidemment universelles et intemporelles.
Mais il n'empêche, même si on est sur un terrain bien connu, n'étouffant pas sous l'originalité, ça emporte l'adhésion. C'est bien construit, c'est impeccablement mené, sans la moindre fioriture, avec son lot de rebondissements dont la plupart parviennent à être surprenants, et sans la moindre seconde d'ennui.
Si on a un peu de mal à s'y retrouver au début avec la multitude de personnages, on finit quand même par se repérer assez vite. Le tout avec un ton qui ne s’embarrasse pas du tout de bons sentiments, plongeant complètement et sans vergogne dans des coups bas d'un profond cynisme et d'une cruauté totale. C'est ce que l'on appelle communément un jeu de massacres, où chacun va s'en prendre sacrément plein la gueule. Un jeu de massacres que l'on va suivre avec intérêt et intensité du début jusqu'à la fin.
Autre élément à prendre en considération et qui est très loin d'être négligeable, c'est que la distribution assure totalement. Il n'y a pas un seul comédien qui ne soit pas excellent. La qualité d'ensemble leur doit énormément.
Bon, à ce qu'il paraît, c'est le premier film d'un certain Kim Yong-Hoon. Ben, il s'est plutôt bien démerdé pour un débutant. J'espère qu'il nous en donnera d'autres.
Bref, si on est à des milliers de kilomètres du film du siècle, il faudrait tout de même vraiment faire preuve de mauvaise volonté pour bouder son plaisir. En tous les cas, moi, j’ai bien pris mon pied.