Aucun intérêt dans la mise en scène (dommage de la part du réalisateur de L.A. Confidential) ni dans le scénario. L'histoire d'amour homme/femme et père/fils est déjà vue mille fois et d'une mièvrerie assez achevée : ici, le complexe d'Oedipe se dénoue autour d'un coup de cartes symbolique et le garçon descend de sa moto et met son blouson noir sur les épaules de la fille qui frissonne avant de l'embrasser...
Pas forcément très accessible pour ceux qui n'entravent rien au poker (les explications viennent tard et sont assez confuses), le film distraiera un peu les joueurs de Texas Hold'em, qui pourront s'amuser à reconnaître les célébrités de ce sport qui apparaissent - pour un caméo ou avec du dialogue - telles que Doyle Brunson, Sam Farha, Daniel Negreanu, Jennifer Harman, Josh Cohen, etc, et qui apprécieront les seules scènes réussies du film : celles où l'on traite du caractère compulif du joueur de poker complètement camé au jeu et à toute forme de pari.
Sans doute le moins bon film que j'aie vu autour du poker en lui-même (les tournois retransmis à la TV sont mieux filmés et largement plus intenses - ici, tout est grossi : là où un joueur lambda essaye d'identifier les tells de ses adversaires discrètement, notre héros balance des mouvements de tête le faisant ressembler à un spectateur de Roland Garros), Lucky You devient distrayant quand il aborde l'obsession pour le jeu et le pari et l'aspect "24h/24h" du joueur de poker. A ce titre, la scène d'ouverture dans laquelle le personnage de Huck négocie avec une préteuse sur gage comme on joue un coup au Hold'em est particulièrement réjouissante, et la séquence où il se lance dans le pari de courir 8 kilomètres et d'enchaîner avec un 18 trous au golf à réaliser en 78 coups, et ce en 3 heures de temps, est très amusante.
Pour amateurs de bluettes et joueurs de Hold'em curieux et indulgents uniquement.