Tebé or not tebé
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Jeune étudiante vivant en Taïwan, Lucy (Scarlett Johansson) se retrouve contrainte à transporter une drogue superpuissante hors du pays. Pour ce faire, on lui implante le sachet à l’intérieur du ventre. Mais avant le trajet, le sachet se déchire et la drogue se répand dans l’organisme de Lucy. Stimulée malgré elle, Lucy commence alors à découvrir que le cerveau humain recèle des capacités infiniment plus vastes que celles auxquelles se cantonnent les hommes habituellement…
Quand on se retrouve face à un film de Luc Besson, l’attitude la plus saine et la plus normale à tenir est bien évidemment de s’enfuir. Pourtant, il subsiste parfois en chacun de nous une légère dose de masochisme, basée sur le raisonnement du « C’est tellement nul que ça en devient drôle à voir », qui nous pousse à commettre une action irréparable. C’est exactement ce raisonnement que l’on met à l’œuvre lorsqu’on essaye de regarder Lucy (le verbe « regarder » étant ici employé dans un sens purement hyperbolique), nouvelle tentative de science-fiction, genre auquel Luc Besson ne s’était plus essayé depuis le catastrophique Cinquième Elément, déjà pas bien jojo à voir.
Et ça paye : car si Lucy est un authentique navet, il nous offre en tous cas de bons fous rires, ce qui n’en rend paradoxalement pas la vision si insupportable. On a pu, par le passé, accorder à Besson d’avoir un certain talent pour la mise en scène, mais ici, ce talent se fait littéralement massacrer par un montage grotesque (le fameux montage parallèle du début entre les humains et les animaux).
Evidemment, on évitera de s’attarder sur le scénario le plus imbécile de la décennie, pour essayer de porter notre attention sur… en fait, on ne sait pas trop sur quoi, car où que l’on regarde, c’est le même néant. Que ce soit dans le jeu des acteurs (Scarlett Johansson en tête, malheureusement), dans le récit, dans les scènes d’action, dans la musique, on ne voit rien à sauver, hormis des effets spéciaux (en-dehors des plongées grotesques dans le corps humains) qui, comme souvent chez Besson, feraient pâlir d’envie la plupart des blockbusters américains actuels.
On reconnaîtra, dans une touchante unanimité, que c’est tout de même peu.
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le 5 sept. 2018
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