2001: La cinquième odyssée mortelle de Leeloo la transporteuse.

L'énorme succès de Lucy, le nouvel effort de Luc Besson en tant que cinéaste, avait été accompagné de critiques assassines, le film devenant subitement la nouvelle tête de turc des cinéphiles. Il est vrai que le papa de Nikita était devenu depuis bien longtemps le sujet de toutes les moqueries, le bonhomme tendant régulièrement la bâton pour se faire battre. Loin d'être enthousiaste face à son nouveau délire, je souhaitais cependant me faire mon propre avis, espérant peut-être une agréable surprise. Quel naïf j'étais...


L'idée de base qu'à eu Besson au moment d'écrire son script entre deux réunions n'était pourtant pas plus mauvaise qu'une autre, et aurait pu donner naissance à une série B sympathique et efficace. C'était bien entendu compter sans l'incapacité du cinéaste à mener correctement un récit, de faire preuve de recul sur sa propre filmographie et surtout, sans compter une prétention assez incroyable.


Que Lucy soit un divertissement mal torché, ennuyeux, pas écrit une seule seconde, mal rythmé, peu spectaculaire et incapable de faire quelque chose de son excellent casting n'a rien d'étonnant en soit et n'est finalement pas trop grave. On s'ennuie, Scarlett Johansson n'est toujours pas crédible dans l'action (ce qui fait peur pour l'adaptation live de Ghost in the Shell), on se demande ce qu'un immense comédien comme Choi Min-Sik vient foutre là, mais rien de trop grave au final.


Là où Lucy devient réellement embarrassant, c'est dans la façon dont Luc Besson aborde son film. Jetant toute modestie au vestiaire, le cinéaste se contente de balancer sur l'écran une sorte de best-of de son propre cinéma (l'héroïne ressemble une fois encore à une pute de l'Est; le méchant fait penser à Gary Oldman dans Léon; les plans sont toujours les mêmes...), tout en bouffant à tous les râteliers, "empruntant" un peu partout, notamment au Powder de Victor Salva ou à des oeuvres comme Baraka ou Samsara. Pire, comme totalement en roue libre, Besson semble nous faire son 2001 à lui, grand discours sur l'humanité à l'appui. Le dernier quart d'heure est ainsi un grand moment de n'importe quoi, jusqu'à un final qui m'aura offert mon plus grand éclat de rire depuis des années.


Pompeux, prétentieux, chiant, jamais spectaculaire mais capable d'être sacrément drôle, Lucy donne l'impression de voir un gosse de sept ans mettre dans une marmite tout ce qu'il aime sans jamais se demander si les ingrédients se marient ensemble. Lucy de Luc Besson, c'est comme si Ribéry soutenait une thèse sur l'évolution avec toutes les fautes de syntaxe qui vont avec. C'est mauvais, c'est con mais bon dieu, qu'est-ce qu'on rigole devant la conclusion.

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le 26 sept. 2015

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Gand-Alf

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