Besson m’aura appris une chose : le génie ne dure pas toute une vie. Le Cinquième Elément a longtemps figuré dans la liste de mes films préférés, Le Grand Bleu était également un très bon film … En fait, c’est quand il a commencé à travailler comme producteur pour les Taxi que le génie a commencé à s’étioler. Après ça, c’est le déclin. Arthur et les Minimoys, c’est gentillet mais sans plus, Adèle Blanc-Sec est un peu une connerie sans nom, Malavita … Non, Malavita, ça va, c’était sympa. Ca se traînait vachement mais c’était sympa.

Mais arrivé à un certain moment, il devrait songer à l’éventualité de cesser de claquer des millions pour … Ca. Parce que Lucy, le dernier-né de sa longue liste de films (ce me semble, il avait d’ailleurs dit un jour qu’il n’en ferait que cinq, donc soit c’est un menteur, soit il ne sait pas compter, au choix) n’est à mon avis pas très loin du navet. Partant du principe qu’en plus de ça je déteste les films pseudo-intellectuels dans lequel le réalisateur tient absolument à instruire son public de parfaits abrutis, Lucy et moi, ça ne pouvait pas coller.

Lucy, donc. On commence par nous montrer Lucy (le singe, ohlala il a fait sa blague, allez on peut passer au film ?) avant d’entrer dans le vif du sujet. Voyez-vous, l’humain n’utilise que 10% des capacités de son cerveau. Ah. Déjà, à la base, Besson n’a rien pour nous prouver ça, c’est une hypothèse lancée comme ça, en l’air, et que je sache il y a d’autres hypothèses qui disent qu’on utilise que 0,05% du cerveau, et certains disent même 50%. Mais Besson, lui, il a décidé que ce serait 10%. Ok, pourquoi pas.

Bref, Lucy (pas le singe, la fille, Scarlett Johannson de son petit nom), pour faire plaisir à son petit copain du moment (je blague, en fait il lui a passé les menottes pour l’accrocher à la valise donc elle a pas le choix) décide de porter une valise à un groupe de chinois / japonais / coréens / taïwanais / rayez les mentions inutiles, et on assiste à la première scène de « bonjour, je m’appelle Luc Besson et je vous prend pour des cons ». On voit une jolie petite antilope, et Lucy, et une meute de lions, et les asiatiques (oui j’ai la flemme de tout réécrire) qui débarquent. Oh bah ça ! Une métaphore imagée pour nous expliquer que Lucy va se faire bouffer par les asiatiques ! On l’avait pas compris tous seuls en lisant le résumé du film ohlala !

Bref, Lucy est piégée, son mec est buté d’une balle (pas grave, c’était une décoration, même pas aussi jolie qu’une plante en pot en plus) et après quelques minutes de « ouvre la valise qu’on voit ce qu’il y a dedans sinon on te descend c’est clair ? » on lui ouvre le bide pour lui mettre la drogue dedans. Là, je ne vous apprend rien, c’est quand même dans le résumé.

Et là commence la seconde et dernière partie de « bonjour, je suis Luc Besson et je vous prend pour un con ». Cette seconde et dernière partie est aussi la plus longue vu qu’elle va durer pendant tout le film. Ledit film durant 1h30, vous pouvez considérer que vous avez eu 25 minutes de tranquillité et que les 1h05 restantes vont vous faire chier jusqu’à la mort tellement Besson prend son public pour un tas d’abrutis finis à la pisse. Parce que, voyez-vous, le sac s’ouvre dans son estomac (enfin c’est ça de prendre de grands coups de pied dans le bide aussi) et la poudre se déverse dans son organisme. On a tous vu la bande-annonce. Ce que la bande-annonce ne montre pas, c’est la SCIENCE. Parce que pour expliquer les 10%, le cerveau, tout ça tout ça, Luc Besson fait appel au plus grand scientifique de tous les temps, j’ai nommé – quoi, vous ne savez pas de qui je veux parler ? Mais si, Morgan Freeman voyons ! Avec toutes les conneries scientifiques qu’il a dites, il ne doit plus rester beaucoup de place pour de nouvelles taches de rousseur.

Morgan Freeman, pendant ces 1h30 de film donc, se transforme donc en professeur de SVT pour une classe d’adolescents boutonneux et dégénérés, en nous parlant du cerveau, des dauphins (le pire étant que je ne plaisante pas) … Et devinez quoi, au lieu de se venger, Lucy décide d’appeler ce prof pour qu’il l’aide à démultiplier le pouvoir de son cerveau de droguée et qu’il en profite pour faire avancer la science. Bah oui c’est logique, on te fout de la drogue dans le bide, la drogue te transforme en Méga-X-Men surpuissant, tu peux raser la ville entière d’un mouvement du doigt, mais non, pas de vengeance, la vengeance c’est pour les faibles, mieux vaut vendre son esprit à la science et continuer à sniffer de la poudre bleue par la même occasion !

En conclusion, on peut dire que le pitch était quand même prometteur, mais que Luc Besson a savamment mélangé les mots science et fiction. En effet, on a droit à 1h30 de cours de science fictif, avec quelques pauses pour faire avancer un peu l’histoire et ne pas endormir son public. Ca partait bien, et c’est devenu chiant quand il s’est senti obligé de nous expliquer le pourquoi du comment de son film. Qui a d’ailleurs du être financé par les cartels de la drogue du monde entier, vu que non contente de faire la mule pour un cartel, Lucy bouffe de la drogue, sniffe de la drogue … Tout est normal. L’autre moitié a du être financée par le lobby de la SVT, par ailleurs. Enfin, si vous voulez voir ce film, n’oubliez pas qu’il vous faudra être quand même sacrément con pour ne pas vous endormir ou vous dire que quand même, il n’en a pas marre de nous prendre pour des ânes ?

… Besson, pitié, arrête tes films pseudo-scientifiques, et rends-moi mes rêves, ceux que tu m’as vendus avec ton Cinquième Elément de toute beauté.
Champifeuille
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le 15 sept. 2014

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Champifeuille

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