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Partant de la théorie inexacte selon laquelle l’Homme n’utiliserait que 10% de ses capacités cérébrales, Luc Besson s’est lancé dans l’écriture d’un scénario « original » (Limitless de Neil Burger n'est pas si loin) : une étudiante développe des capacités surhumaines suite à l’ouverture dans son estomac d’un paquet contenant une nouvelle drogue vendue par une mafia chinoise. Découverte de pouvoirs repiqués aux films de science-fiction, quête de vengeance et méchants chinois, l’originalité est bien débordante.

Avec deux acteurs de renommé internationale, on aurait pu penser que Luc Besson allait travailler la relation entre Lucy et le professeur incarné par Morgan Freeman. Raté ! Centré uniquement sur son personnage principal féminin, le scénario oublie de développer les personnages secondaires, tous plus inutiles les uns que les autres. Morgan Freeman n’est qu’un faire-valoir dont le seul rôle est de soutenir le pitch de départ. Film de Luc Besson oblige, la police nationale est au rendez-vous en tant que personnage tertiaire, avec ses blagues dénuées d’humour et ses destructions de voitures lors d’une molle course-poursuite. Quant au personnage principal, elle passe de la frêle étudiante obnubilée par les cours et les soirées à la demi-divinité omnipotente en quelques scènes… Néanmoins, la crédibilité du personnage de Lucy est sauvée par l’interprétation sans faille de Scarlett Johansson, qui ne cesse d’étonner les critiques et les spectateurs cette année avec Under the Skin.

Toujours dans l’originalité, Luc Besson s’inspire de référents de haute volée et les incorpore maladroitement dans sa réalisation. La scène d’introduction avec l’apparition de plans animaliers métaphoriques et le parallèle régulier entre l’infini grand et l’infini petit rappellent Tree of Life de Terrence Malick ; grâce à ses pouvoirs grandissant, Lucy parvient à décoder notre monde et à entrer dans le code de la matrice (Matrix) ; quand ce n’est pas une scène tout droit sorti du cinéma d’horreur japonais avec ses gamines aux pouvoirs télépathiques (liste de références non exhaustive). Entre clins d’œil appuyés et pompage éhonté, Luc Besson tente péniblement d’élever le niveau en prenant exemple sur de grands américains mais échoue à donner une quelconque cohérence à la réalisation de son film. Sucer n’est pas gagner.

Mal écrit, mal réalisé, paresseux, et plein d’autres adjectifs négatifs, Lucy est un véritable étron à 100% de ses capacités pourtant bien parti pour exploser le box-office. C’est l’effet Luc Besson : les haters et les lovers s’affrontent déjà dans des débats endiablés. Il doit bien y avoir une morale à tout ça.
Aerik
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le 11 août 2014

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Aerik

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