Délire Bessonien avec… 10% d'originalité!!!

Entre le Blockbuster "grand-guignole" et le récit philo-scientifique, Lucy représente en tout point le cinéma de Besson. C'est le portrait d'une femme à la fois sensible et forte ( sublime Scarlett Johansson). La mise en scène aux cadres léchés et à l'esthétique travaillée, la caméra est presque toujours en mouvement, le rythme nerveux prenant parfois une tournure anarchiste. Des dialogues et des personnages à la limite du stéréotype aussi bien ethnique qu'éthique. Mais ce nouveau Besson, contrairement à ses dernières réalisations (peu inspirées ou tout bonnement mauvaises), trouve une réelle pertinence dans son côté pseudo-intellectuel formaté sur son idée de scénario de départ. Se basant sur une théorie certes erronées (mais au combien intéressante), Besson part dans un trip où la réflexion n'aura pas grand intérêt, mais où l'imagination joue un rôle purement exhaustive. Et c'est là tout l'intérêt du film! Dans son schéma purement scénaristique, Besson arrive à radicaliser son idée et à y exploiter un parti pris totalement assumé. Laissant libre court à son visuel artistique, Besson offre une véritable palette d'effets visuels tout bonnement époustouflants. On notera tout de même la caractérisation un peu trop lisse d'un dinosaure et surtout d'un Australopithecus afarensis, ou plus communément appelé Lucy ( considéré comme étant l'être le plus ancien ayant existé). Si visuellement parlant le film est une réussite, on ne peut pas en dire de même du scénario, qui est la quintessence de la médiocrité, se limitant parfois à n'être qu'un énième film de vengeance saupoudré de S-F. Les personnages, comme souvent chez Besson, sont caricaturaux à souhait tout en restant sympathique, laissant libre recours au cabotinage jouissif de Min-sik Choi et au numéro habituel d'un Morgan Freeman quelque peu effacé. La fin étant un joyeux "bordel", on ne compte plus les incohérences et les quelques facilités narratives, qui une fois que vous êtes dans le film, passent relativement facilement. Quand à sa capacité à divertir, et c'est finalement là toute la force d'un film à gros budget, le nouveau Besson remplit sa mission avec succès grâce notamment à une gestion particulièrement efficace des différents tons présents dans le film. Une particularité aussi de Lucy, plus précisément dans les 10 premières minutes, est l'incrustation d'un guépard chassant sa proie et d'une petite souris se rapprochant d'un piège contenant du fromage, révélant l'approche du danger, la tension s'installant alors durablement, un exercice de style particulièrement réussi. Lucy est aussi allégé par certaines touches d'humour minimalistes, assez bien placées, contrastant parfaitement avec la violence graphique. Lucy est un film en demi teinte qui se présente comme étant une réussite dans le style, mais qui sonne creux lorsqu'il s'agit de profond
Jogapaka
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste blockbusters

Créée

le 24 août 2014

Critique lue 183 fois

Jogapaka

Écrit par

Critique lue 183 fois

D'autres avis sur Lucy

Lucy
Gothic
2

Tebé or not tebé

Nuit. Tisane terminée. Film terminé. Gothic ôte son casque à cornes pour s'essuyer la joue tant il pleure d’admiration. Nomé(nale) quant à elle s'empresse de fuir pour cacher ses larmes de...

le 7 déc. 2014

276 j'aime

53

Lucy
Before-Sunrise
5

Oui-Oui apprend sa SVT

Luc Besson entre gentiment dans l’adolescence. A vue de nez, il a 13 ans. Ses cours de Science de la Vie et de la Terre l’intéressent beaucoup. Il y a quelques temps, il s’est mis à faire des...

le 8 août 2014

264 j'aime

90

Lucy
Citizen-Ced
1

Halucynant

Lucy est un film qui mérite d'être défendu. Parfaitement. Parce que mélanger The Tree of Life, Samsara, 2001 l'odyssée de l'espace et Taxi, c'est d'une ambition qui frôle l'inconscience. Lucy mérite...

le 23 oct. 2014

227 j'aime

37

Du même critique

Exodus - Gods and Kings
Jogapaka
4

Le retour perdant de Ridley Scott au Péplum !!!

"Exodus" signe le retour de Ridley Scott, 14 ans après "Gladiator", au genre qui avait donné un second souffle à sa carrière, le Péplum. Genre exploité rarement dans le cinéma contemporain, Scott...

le 20 déc. 2014

10 j'aime

5

Quand vient la nuit
Jogapaka
7

C'est du bon, c'est du belge!!!

Après le très bon Rundskop, Michael R. Roskam nous offre cette fois un film noir outre atlantique. "The Drop" est adapté du roman "Animal Rescue" de Dennis Lehane ( c'est à lui que l'on doit "Mystic...

le 28 sept. 2014

10 j'aime

Pour l'éternité
Jogapaka
6

Une formule qui s'éternise

Alors que nous vivons des temps tout à fait inédits, le cinéaste suédois, Roy Andersson, revient au cinéma avec un projet qui rappelle ses précédentes œuvres... peut-être trop même En ces heures...

le 17 août 2020

7 j'aime