Après la mort du grand Ludwig van Beethoven, son secrétaire particulier découvre une lettre adressée à une mystérieuse femme. Pour tenter de déterminer son identité, il va interviewer les conquêtes du maestro. "Immortal Beloved" reprend ainsi la trame de "Citizen Kane" : plutôt que de dévoiler de manière chronologique la vie du compositeur, celle-ci est montrée à travers ceux qui l'on côtoyé, tandis que le secret recherché par le narrateur apporte de l'enjeu au film.
Un emprunt stylistique un peu gros, mais que l'on pardonne aisément. Car cela permet au film de traiter ses multiples sujets. D'abord, un compositeur irascible, arrogant, inconventionnel, et à l'esprit torturé, incarné avec fougue par Gary Oldman. Ensuite, sa surdité et son impact sur sa carrière musicale. Puis, sa musique en elle-même (que l'on entend allègrement dans la BO), qui est associé à ses traumas. Et bien sûr, sa relation avec les femmes et son fils (lorgnant par moment du côté de "Barry Lyndon" !).
Le tout forme un scénario assez riche, et bien mis en scène par Bernard Rose. Celui-ci exploite les jolis décors (tournage à Prague pour représenter Vienne), joue avec la chronologie, livre des images parfois marquantes, et une poignée de séquences ambitieuse. On apprécie également les seconds rôles solides. "Immortal Beloved" est donc un biopic très intéressant, qui est injustement tombé dans l'oubli.