Je m'aime d'amour
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Un musicien en pleine crise existentielle part s'isoler sur une île bretonne quasiment déserte.Il s'ennuie comme un rat mort mais heureusement il a des hallus qui font apparaître ses proches,avec qui il entretient des conversations passionnantes sur le mode règlement de comptes.Ah,le confinement Covid,quelle belle époque de l'Histoire de France!Le showbiz dans sa presque intégralité a soutenu les mesures totalitaires délirantes du Pouvoir,dont il est un agent zélé,quitte à perdre ses sources de revenus.Et là ce fut la panique.Les cinémas,les théâtres,les salles de spectacle fermaient,et tourner était compliqué,entraînant une chute du niveau de vie pharaonique de nos stars bien-aimées.Qu'à cela ne tienne,des petits malins essaient toujours de trouver des biais pour continuer à engranger la caillasse.Explosion du développement des films de plateformes,web shows et autres solutions prospérèrent dés lors.Guillaume Canet,petit malin parmi les canaillous,a lui opté pour un film minimaliste shooté à l'arrache à Belle-Ile.En résulte cette toile cataleptique propre à endormir tout un commando d'islamistes radicaux défoncés à la dopamine.Canet la canaille fait tout lui-même,il réalise,il scénarise,il tient le rôle principal,il coproduit même avec sa boîte Caneo Films.Il a aussi trouvé le moyen d'entraîner dans cette douteuse aventure un pool de production prestigieux comprenant Trésor Films,la société de son complice habituel Alain Attal,plus Pathé et TF1,car le bougre a des relations,ce qui se ressent également dans le luxueux casting.Il est vrai que ces braves gens n'avaient pas non plus grand-chose à foutre à cette époque.Il s'est même offert les services du compositeur Alexandre Desplat qui nous inflige un de ces scores pompiers et soporifiques dont il a le secret.Le héros donc,sobrement baptisé Lui,rencontre des proches qui ne sont pas là,sa femme,sa maîtresse,ses parents,son meilleur ami,entre deux errances languissantes au bord de la mer ou dans la lande.Et vas-y que ça parle pour ne rien dire,avec un sérieux papal.Dialogues creux,thèmes rebattus et sans intérêt,le gars oscille entre plaintes et culpabilité,hésite entre bobonne qu'il aime encore et la nouvelle qui le fait bander grave,fait des reproches à ses parents qui ne lui ont pas assez fait comprendre qu'ils l'aimaient et qu'ils appréciaient son travail,se fait charrier par son meilleur pote ironique,tout ce fatras psychotruc dépourvu d'objet s'étalant quand même sur une plombe et demie.Il y a aussi ce piano désaccordé dans la baraque qu'il a louée,symbole du désaccordement de sa vie.Car oui,c'est un film psychanalytique,basé parait-il sur le concept du clivage du moi,terme pédant désignant le dédoublement de la personnalité,une sorte de schizophrénie quoi.Le type est mal,alors son cerveau invente des rencontres et des conversations lui permettant d'échapper à lui-même,à son mal-être et à son impuissance créatrice.Diable,que tout ceci est captivant!Le pauvre Guillaume ne nous avait pas habitué à ce genre de prise de tête,il devait sans doute être trop perturbé par la situation économico-sanitaire,ou trop vacciné allez savoir.Virginie Efira incarne l'épouse trompée,Laetitia Casta la capiteuse amante,et on ne saisit guère comment on peut hésiter à choisir la sublime corse aux dépens de la grasse blondasse,mais chacun ses goûts.Mathieu Kassovitz en ami cash et le couple Patrick Chesnais-Nathalie Baye en parents dépassés et las font le boulot consciencieusement en dépit des tristes partitions qui leur sont allouées.Il est à noter qu'Efira figurait déjà en 2015 dans "Et ta soeur",une couillonnade au style identique se passant aussi sur une île bretonne déserte.Le machin,bâclé en un mois,s'est totalement planté avec 187000 entrées salles,ce qui est déjà trop pour ce que ça vaut.Notes et critiques de films de Guillaume Canet publiées précédemment:"Nous finirons ensemble"-6,"Rock'n roll"-4.Moyenne:3,6.
Créée
le 19 août 2024
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