Je voulais voir ce film depuis longtemps, parce que j'aime bien les acteurs, que la bande-annonce était sympa, et que j'aimais cette ambiance jazzy annoncée.
L'histoire est simple et est basée sur le même évènement que dans toutes les romances : une rencontre. Sam, veuf, chanteur de jazz qui ne parvient plus à chanter depuis le décès de sa femme, rencontre Pi, une fille bancale et bizarre qui déboule un jour dans sa chambre d'hôtel sans crier gare et qui s'enferme dans sa salle de bain. Vous savez déjà la fin.
J'ai bien aimé, mais je suis quand même un peu déçue, parce qu'on a l'impression que le film ne fait que survoler les histoires personnelles des personnages, qu'il ne nous montre que des surfaces un peu cabossées, mais il ne nous en révèle pas l'origine. Je m'attendais à ce que la relation de Sam et Pi, atypique, soit davantage explorée, que l'on admire plus longtemps leur découverte de l'autre, quand ils sont encore chacun d'un côté de la porte qui les sépare. Qu'ils se racontent plus de choses sur eux-mêmes, que Sam parle un peu plus, au lieu de traîner sur son lit dans un état végétatif ou de marcher dans la rue, la clope au bec, avec son long manteau noir et sa tenue dégueulasse.
J'espérais que Clémence Poésy nous lâcherait avec ses airs de jeune biche effarouchée (même si cela fait partie de son rôle), parce que même après Harry Potter ou ses quelques épisodes dans Gossip Girl, elle reste toujours cette jolie blonde aux expressions du visage fades et à la voix morne, sans aucune émotion, avec ses grands yeux candides. Elle paraît trop lisse, plate. Certains me diront que cela fait partie de sa fraîcheur, de son caractère, mais c'est bon, stop, donnez-moi un somnifère, je m'endormirai comme j'ai failli m'assoupir en entendant sa voix soporifique.
A propos des voix, je n'ai pas trouvé le film en VO, j'ai donc dû me contenter d'une affreuse VF ; la voix de Rupert Friend y est particulièrement irritante. Toujours dans le domaine des sons, j'ai beaucoup apprécié la musique, ayant toujours eu un penchant pour le jazz. La présence de Charlie Winston dans la BO est délicieuse, les quelques chansonnettes de Rupert Friend pas désagréables, mais par contre j'aurais préféré qu'ils évitent de nous infliger le petit duo entre les deux personnages principaux, Clémence Poésy n'ayant aucune puissance (ni capacité) vocale ; le rendu est donc un duo mièvre parfaitement inutile et agaçant.
Enfin, j'ai beaucoup apprécié la présence de Forest Whitaker, qui est décidément un très bon acteur, et qui m'a fait sourire, encourageant le nouveau couple à aller davantage l'un vers l'autre, en fumant ses cigares. Et puis mention pour le tatouage de Pi, ce qui était une très bonne idée. Mais malheureusement, c'est comme toutes les bonnes idées du film (le tatouage, l'échange derrière la porte, Pi qui écrit sur ses murs avant de les repeindre...) elles sont survolées, mais pas exploitées. On reste donc sur notre faim, un peu déçu, désappointé. Et c'est vraiment dommage, parce que cela aurait pu nous donner un beau film.