Ce Lupin III dit « le premier » n’est rien moins qu’un mensonge : le premier à porter son vrai nom hors du Japon et surtout en France, en effet, mais surtout le premier à devoir plus à Indiana Jones qu’à Maurice Leblanc. Des nazis dans le camp des méchants, un artefact ancien comme enjeu et trois épreuves dans un temple antique pour l’atteindre, cela fait beaucoup mais pas assez pour un scénariste-réalisateur qui lorgne aussi du côté des jeux vidéo, et qui a dessiné son personnage féminin en décalquant Lara Croft. Il y a donc mensonge ou du moins erreur sur la marchandise, et le passage de l’animation traditionnelle aux images de synthèse, qui est lui aussi une première, vient comme souligner cette erreur, d’autant qu’il s’accompagne de l’exagération des traits caractéristiques du trio masculin. Indiana Jones avait son fedora et Edgar de la Cambriole retrouve le chapeau de son arrière-grand-père, mais c’est pour mieux le laisser sur place, comme en symbole d’un film qui fait l’effet d’un pilote de série abandonnée.
Pour public averti (mais pas trop car il ne faudrait pas voir à comparer avec l’opus de Miyazaki) : Lupin III: The first (2020) de Takashi Yamazaki (connu pour Parasyte avec un « y » donc pas connu ou pas ici), avec les voix de Kan’ichi Kurita (doubleur en titre de Lupin-Edgar depuis le décès de Yasuo Yamada) et de Spike-Jūbei (c’est-à-dire Kōichi Yamadera dans le rôle ingrat de Zenigata)
Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure