Lupin III : The First est un film qui parlera avant tout aux trentenaires ou quadragénaires qui regardaient à la télévision dans les années 80 Edgar détective cambrioleur, qui était le petit-fils d'Arsène Lupin. Le dessin animé montrait Edgar et sa bande voler aux quatre coins du monde, poursuivis par l'inspecteur Lacogne. Il aura fallu attendre 2012 pour que le dessin animé puisse exploiter à nouveau son nom original en France, à la suite de la perte des droits d'auteur de Maurice Leblanc, décédé 70 ans plus tôt.
Depuis, il y a des tas de dessins animés, films, et voici le premier opus entièrement en 3D, basé là aussi sur un vol, à savoir un livre qui serait lié au Troisième Reich, et à la légende urbaine (qui a tenu très longtemps) comme quoi Adolf Hitler aurait survécu et fini ses jours en Amérique du Sud.
Difficile d'en dire plus, mais totalement marché dans cette histoire toujours aussi folle, où Lupin semble se démêler des pièges avec facilité, il peut détacher ses liens comme si de rien n'était, avec ses compères ; Jigen qui tire comme un as, Goemon qui tranche tout avec son sabre, et Fujiko qui fait tourner Lupin en bourrique grâce à ses charmes pour mieux le voler de son côté. On retrouve aussi Zenigata qui tente encore et toujours de capturer notre cambrioleur. L'histoire se déroule en partie sur Paris dans les années 1950, gentiment modernisées, avec une fille nommée Lætitia qui doit voler elle aussi ce fameux livre.
Il faut accepter que la 3D n'est pas aussi performante que chez Pixar, ce qui nous vaut parfois des personnages assez fixes, droits comme des i, mais le paquet a clairement été mis sur Lupin, dont sa fameuse caractéristique de marcher les jambes arquées est conservée. Il y a tout une fidélité à l'univers qui est là, notamment la fameuse utilisation du générique de la série (avec le même compositeur, Yuji Ohno, depuis 1977 !) qu'on entend plusieurs fois, des scènes d'action qui dépotent, dont celle du fameux couloir de la mort, mais le rythme est là, ça carbure, et si on est fan de Lupin comme je le suis, on est à la maison.
Peut-être que les non-initiés auront un petit plus de mal à accrocher, car personne ou presque n'est présenté, mais j'ai trouvé ça très bon, et cela montre que le Japon fait des progrès constants en matière d'animation 3D.