Quel jolie petite exception nous avons là ! Nous désespérions de voir un court-métrage agréable à l’œil en ces débuts du studio Pixar : malgré l'énorme avancée technologique qu'ils représentent, on ne peut pas dire qu'aujourd'hui on enchante nos yeux à revoir Les aventures d'André et Wally B. (1984), Red's Dream (1987) ou même Tin Toy (1988), ou même que leur intrigue nous fasse rêver. Mais Luxo Jr. semble être la petite perle cachée, qui nous offre un beau visuel (jeu d'ombres et lumières respecté même avec la contrainte des éclairages des héros-lampes qui vont et viennent, animation très fluide, formes agréables) et une histoire amusante. Assez simple, elle fonctionne bien sans l'aide d'aucun dialogue, grâce aux mimiques très claires des lampes (sans visage, sans expression, on comprend nettement l'exaspération tendre de la grande lampe et la folie joueuse de la petite lampe : une prouesse). On ne connaît pas le lien entre ces deux lampes, mais l'on peut facilement imaginer que la grande lampe est plus âgée (d'où son caractère plus calme et sa mimique "gentiment exaspérée" à la fin) et que la plus petite "Luxo Jr." est un enfant qui s'amuse en sautillant sur tout ce qui bouge : en une petite minute à peine, on les aime bien, ces deux lampes de bureau. On retrouvera plus tard la petite balle dans le dessin animé Toy Story, et bien évidemment la petite lampe en tant que nouveau logo de la firme (en remplacement de l'affreux carré gris, bon débarras). Des mimiques réussies, une historiette drôle avec deux personnages étonnamment attachants, Luxo Jr. met un coup de projecteur sur l'envie de tendresse du studio Pixar...