Étrange film autrichien, classé comme horrifique et inspiré de faits réels, simplement pour son imagerie assez brute et son supposé exorcisme ; on n'y repense guère au visionnage. Le long-métrage de Peter Brunner se ressent davantage qu'il essaie de se comprendre, avare en présentation. On y découvre un homme et sa mère, qui vivent isolés dans les montagnes et mènent une vie pieuse. Le fils apparaît simplet, endoctriné par la figure maternelle ; leur relation est d'ailleurs étrange par moment, notamment pour l'intimité, les châtiments, ou encore la sexualité. Le cinéaste instaure une communion avec la nature, les animaux, et par extension du récit : Dieu. La BO est très minimaliste, laissant davantage place au silence pesant des alentours, percé de quelques cris de la faune. Plusieurs images troublantes, démentes, s'immiscent dans ce quotidien. Le duo utilise encore certains appareils technologiques, et est régulièrement intimidé par un drone ; leur terrain est désiré par un promoteur. L'austérité de l’œuvre se transmet par les excellentes prestations des deux leads : Franz Rogowski et Susanne Jensen, confrontés à l'horreur de la nature humaine, mais aussi par ces paysages mornes et bouchés, dont les compositions atmosphériques des scènes ont tôt fait de rappeler Herzog.