Robert Altman avait déjà une réputation d'auteur engagé et cynique, MASH le révèle au grand public en 1970 en raflant en plus la Palme d'or du festival de Cannes ; cette comédie satirique et acerbe a été également la révélation d'un nouveau cinéma américain turbulent, frondeur, virulent et contestataire, et nul doute que même plus de 45 ans après, le film est encore virulent.
Le décor est celui du front de la guerre de Corée autour d'une bande de médecins chahuteurs bien que brillants, prêts à commettre des farces énormes en foutant un bordel monstre au sein d'une unité chirurgicale militaire de campagne (d'où son titre qui signifie Mobile Army Surgery Hospital), mais en réalité, le film tourné en 1970, évoque une guerre encore bien plus meurtrière que la guerre de Corée, celle du Vietnam. Le propos est volontairement subversif car il condamne l'absurdité et la boucherie de la guerre avec ses corps mutilés, Altman manie un humour féroce en n'hésitant pas à mélanger de la comédie pure et du sang, avec des scènes d'interventions chirurgicales très réalistes qui valurent au film d'être interdit dans certains pays. Ce postulat est destiné à agresser le public.
La vie quotidienne de cet hopital de campagne sert aussi à Altman pour se moquer du sexe, de la religion, de l'armée, du rejet de l'autorité, de la défense des libertés individuelles en brossant une étonnante galerie de portraits à travers des destins croisés, et fonctionne un peu comme une suite de sketches dont quelques morceaux de bravoure restent inoubliables, tels la diffusion par haut-parleurs des ébats sexuels de l'infirmière chef Hot lips avec le major Burns, les grands moyens employés pour vérifier si celle-ci est une vraie blonde, les parties de golf de Hawkeye et Trapper John, ou encore le match de football américain en décalage avec la guerre...
Cet humour très très noir est traduit par une bande d'acteurs très en forme comme Donald Sutherland et Elliott Gould, les 2 héros Hawkeye Pierce et Trapper John McIntyre qui leur permirent aussi d'accéder à des rôles de premier plan, sans oublier Robert Duvall, Sally Kellerman, Tom Skerritt, René Auberjonois, Fred Williamson, Jo-Ann Pflug ou Roger Bowen. Le film fut un succès qui permit même une série TV très populaire dans les années 70 où Alan Alda et Wayne Rogers reprirent les 2 rôles principaux.

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le 8 mai 2018

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Ugly

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