"Je dis M, comme un emblème..."
Un film en avance sur son temps, et qui l'est toujours aujourd'hui.
Un tueur et (sans doute) un violeur d'enfant, fantomatique et introuvable sévissant à Berlin. Le chasseur se retrouve chassé, le prédateur devient la proie de deux autorités sociales que tout oppose: la police et la mafia. Les ennemis de mes ennemis sont mes amis, non?
Le caractère social est souvent mis en valeur. Nous voyons la classe ouvrière terrorisée par les meutres et l'inefficacité de la police. La classe bourgeoise s'engueulant derrière leur cigarre et leur bourbon. La mafia prenant les directives de l'enquête avec l'aide des SDF. Les habitants se soupçonnent mutuellement en croyant démasquer M à chaque coin de rue. Puis le procès mafieux, tenue par un meurtrier en personne, pour être certain d'éviter les faiblesses de la justice, s'ils le livraient à la police. Le petit plus de crédibilité, dans ce souci continue de retranscrir la réalité, ce cher Lang a engagé des mafieux pour jouer leurs propres rôles, notament dans la scène du procès finale.
La responsabilité de M est-elle absolue? Toute la question est là. Et c'est encore une question d'actualité! Les actes atroces de certains individus doivent être ou non jugées selon leurs capacités psychiques. Comment pourrait-on laisser un homme ayant tué et violé des petites filles durant 8 mois, enfermé dans un asile, avec la possibilité d'en sortir un jour et de récidiver? Mais s'il n'est pas responsable de ses actes, comment peut-on l'en accuser? Exécuter le coupable, ou le laisser vivre, n'est peut-être pas la vrai question. Ce serait de savoir si la mafia prend le risque de faire confiance en une justice qui peut être contourné, et dans ce cas, où l'individus pourrait replonger, ou si elle tue M pour être sûre qu'il ne recommencera jamais.
Le film se termine par l'intervention de la police, qui arrache M aux mains du "syndicat". L'enchainement se poursuit par l'entrée des juges au tribunal et les lamantations d'une mère qui pleure la perte de sa progéniture. Mis à part que la mère soit traversée par un éclair de moralité, en disant que cela ne la raménera pas, et qu'il faut surveiller ses propres enfants, qu'en est-il de M? Est-il déclaré fou, et envoyé en asile? Ou est-il condamné à mort par le tribunal? Cette ouverture est la cerise sur le gateau. Je vous laisse déguster.