Je me dirigeai vers ce film à reculons mais avec peu d'a-priori (puisque j'avais aimé son "yuki&nina"), sauf celui de tomber dans un ennui contemplatif.
Force est de constater que le rythme du film nous impose d’être attentif aux détails, et au vécu sur-le-moment des personnages. En effet, rien qui puisse être anticipé dans ce film, et même si l'accent est mis sur la psychologie des personnages, on envisage difficilement ce qui peut se passer scène après scène.
Car ce qui frappe avant tout dans la réalisation, c'est la mise en scène et le cadrage, qui convergent non pas sur des visages ou des paysages, mais sur des situations, des ambiances (un dialogue, la présence unique d'une personne dans une pièce, la tension liée à l'enjeu d'une décision, une luminosité).
Tout cela fait que, on vit le moment présent avec les protagonistes, et on partage véritablement leur tranche de vie, sans pouvoir ni prendre parti, ni connaitre leur sort à l'avance. Ce flou perdure jusqu'à la fin du film, nous obligeant à saisir l'instant (un rire, un blanc entre deux scènes, un coup de téléphone,et même l'absence). Bref, de partager tantôt avec empathie tantôt avec voyeurisme, une tranche de vie.
un film d'une déconcertante simplicité, assez touchant.