Jim Carrey avec des pingouins, ça ne se refuse pas. Bien sûr l'ensemble respire bon la comédie familiale qui ravira davantage les gosses que les adultes avec une histoire que ceux qui ont connu la chute du mur de Berlin ont déjà vu et/ou lu des milliers de fois. C'était grosso modo la même histoire que Menteur, menteur.
L'histoire d'un mec (non, non, pas Coluche) qui se complait dans son boulot au point de renier sa vie sociale, ses enfants et sa femme donc. Un rapace aux dents longues, avides de gloire et d'argent mais qu'un coup du sort l'empêchent d'exercer correctement : impossibilité de dire des mensonges dans Menteur, menteur (avec un excellent jeu de mot entre Liar (menteur) et Lawyer (avocat)) et des pingouins dans Mr Popper. Par contre, ça ne finit pas pareil. Dans Menteur, menteur, le héros finit par se radoucir et arrête de mentir tandis que dans Mr Popper, il pète un plomb et explose les pingouins à coup de fusil à pompe avant de s'en servir comme dîner avec un délicieux : « Boulettes de viandes de pingouins marinés avec de la crème fraiche et des petits pois comme légumes ». Bien sûr, je plaisante mais ça aurait de la gueule non ? De quoi traumatiser une nouvelle génération après Bambi.
Sérieusement ? Ben, vous avez tous les clichés qui s'accumulent bien agencé comme il faut, perfectionné par les dizaines d'années d'expérience à ressortir la même soupe. Ça fonctionne à condition de ne pas être hermétique. La déception concernera Jim Carrey qui commence à prendre un petit coup de vieux et ne se permet plus autant d'excès comme il nous avait habitué. Son jeu change, il devient plus posé, plus propice à l'humour verbal.
Le point fort concerne les pingouins. S'ils sont moches (en termes d'effets spéciaux), ils disposent de suffisamment de personnalité pour qu'on s'y attache sans se forcer. Mention spéciale à Captain, le pingouin qui rêvait de voler.
Mais le must de M. Popper, c'est de retrouver Angela Lansbury, inoubliable L'Apprentie sorcière et devenue culte avec la série Arabesque.