Deuxième long-métrage de Jean-François Richet, alors âgé de 30 ans, Ma 6-T va crack-er s'apparente presque à un semi-documentaire sur la banlieue de Meaux, près de Paris, avec cette bande de jeunes des cités désillusionnés luttant chaque jour contre la police, la monotonie des tours et les problèmes à l’école en accumulant embrouilles, trafics et agressions.
On suit facilement le quotidien de ces jeunes des cités à travers une petite histoire mince mais bien menée, notamment grâce à la mise en scène nerveuse de l’acteur/metteur en scène où la fiction côtoie la réalité, le long-métrage étant rempli d'improvisations (comme la bagarre au concert de Eben, fortuite et réelle). Et si le film reste assez violent et certainement réaliste, il n’est hélas qu’un petit pamphlet personnel contre le carcan social sans vraiment donner de justificatifs convaincants ni de voile scénaristique travaillé.
Fortement influencé par les inévitables Raï et La Haine, le film n'est hélas qu'un enchainement de bagarres, d'embrouilles, de trafics, de larcins et de coups de feu ponctué de quelques passages plus romantiques. Plus une compilation de scénettes qu'un réel aboutissement cinématographique vraiment percutant, Ma 6-T va crack-er peut ainsi dérouter, voire ennuyer le spectateur cherchant soit un film engagé, soit un drame urbain, Richet peinant à offrir une critique tangible du microcosme parisien. Reste une œuvre aussi creuse que sincère, faite avec des bouts de ficelle et une détermination à toute épreuve.