Ma 6-T va crack-er par barth0lemew
« Ma 6-T va crack-er » suit au jour le jour plusieurs habitants d’une cité de Meaux.
Ces gamins paumés et ces trentenaires à la ramasse se prennent pour des gangsters avec leurs flingues à grenailles et leurs embrouilles puériles. Les discussions tournent essentiellement entre « baiser des meufs », « défoncer des mecs », « brûler des bagnoles ».
Ce qui m’a fait faire une pause au bout de trente-cinq minutes, c’est de voir ces jeunes, pensant être subversifs, avoir des conversations stériles, des désirs futiles et des problèmes infantiles. Les gestes, la diction, l’état d’esprit tout y est énervant. Ce qui, évidemment, empêche tout attachement pour n’importe quel personnage.
Mais, une des forces de ce second long-métrage de Jean-François Richet, c’est qu’à aucun moment il ne tombe dans la caricature. Le réalisme des dialogues, des comportements est terrifiant. Même si je me pose certaines questions sur la démarche du réalisateur, je pense qu’il s’est voulu sincère en nous montrant ces jeunes délaissés dans des tours de bétons, qui expliquent qu’ « ils n’ont rien » et qui ne trouvent pas de boulot « à cause du chômage ». Et également ces policiers à bout qui se font sans cesse insulter et reçoivent des poubelles en feu sur leur bagnole. Et tout cela sans prendre parti. Non, les jeunes ne sont pas tous des cas sociaux. Non, les flics ne sont pas tous des pourris. Et c’est à travers eux tous, qu’une critique de la société est (plus ou moins bien) faite.
Au bout d’une heure dix, ça dégénère. Les scènes d’actions sont légèrement chaotiques et les ralentis, légèrement ridicules. Lorsqu’un policier tient en joue un jeune qui vient de brûler une bagnole, ce dernier lui dit « On n’est que des enfants. ». C’est l’inconscience que possèdent les différents protagonistes qui est le plus frappant dans ce film.
Les dix dernières minutes ne servent à rien. C’est tourné comme un clip violent qui démontre que le groupe Justice n’a rien inventé (Voir le clip « Stress » 2008), suivi d’une sorte épilogue inutile et gratuit.