L'histoire est simple : un artiste célèbre trompe l'ennui avec de jeunes femmes et de l'alcool. Les visites de sa fille l'empêchent temporairement de dériver. S'occuper d'elle retarde sa prochaine traversée du désert...
Voici le résumé de la série « Californication » diffusé par Showtime en 2007.
Trois ans plus tard, Sofia Coppola filme ce point de départ à la manière de « Lost In Translation ».
L'introduction donne le ton : plan fixe sur un circuit de course qui dure... A une époque où tout doit aller vite, où les réalisateurs en vogue viennent du clip, Sofia Coppola prend le temps.
Stephen Dorff, assis dans un canapé face à une table basse, fume une cigarette. Deux bouffées de nicotine, une gorgée de bière en bouteille avant de fixer le vide. Un ange passe. Deux nouvelles taffs, une nouvelle gorgée, une nouvelle attente... Gardant un rythme lent de bout en bout, elle multiplie les plans statiques. Montrer la solitude sans ennuyer.
Ce quadra déphasé ressuscite à chaque entrée en scène de sa fille de 11 ans. Elle lui parle patinage, « Twilight » et jeux vidéo. Malheureusement, cela se limite à une ou deux scènes, une ou deux répliques. Malgré un problème de profondeur, la complicité des personnages principaux reste attachante. On peut regretter l'absence d'originalité.