Le voyage du père
Le roman de Bernard Clavel avait déjà été transposé au cinéma dans les années 60, peu après sa publication, avec le film éponyme de Denys de la Patellière, dont le rôle principal était tenu par un...
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le 2 juil. 2019
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L’actrice Naidra Ayadi signe un premier film courageux, relativement réussi et plein de bonne volonté. Mais « Ma fille » porte les stigmates d’une première œuvre pas toujours adroite et qui manque certainement de maturité. En adaptant une nouvelle du romancier Bernard Clavel intitulée « Le voyage du père », elle s’intéresse certainement à des thèmes qui lui tiennent à cœur. On pense notamment à la place du patriarche dans les familles d’immigrés mais aussi au rapport universel qu’un père peut avoir avec sa fille. On voit aussi ici le poids du mensonge et qu’on ne connait pas forcément ses enfants, sa famille. Le long-métrage adopte une tonalité très grave. Et il traite ces thèmes avec assez de sérieux pour qu’on s’y intéresse. Mais il ne les fouille pas assez, la psychologie des personnages, notamment des seconds rôles semble parfois trop sommaire, alors que des milliers de choses sont à dire sur le sujet. « Ma fille » préfère en effet prendre assez vite le chemin du thriller où un homme recherche sa fille dans un milieu dangereux. C’est dommage car le film ne durant qu’une heure et vingt minutes à peine, il aurait pu traiter ces thèmes plus en profondeur.
D’ailleurs, cette durée plutôt rare rend le film un peu bancal. Trop court pour mélanger sans frustration drame familial et psychologique avec le polar sombre, mais trop long pour être un court ou moyen métrage concis et précis sur un sujet donné. Le type de maladresse qui n’empêche pas « Ma fille » de se suivre avec plaisir bien qu’on ait souvent l’impression que c’est le genre d’œuvre qu’on aurait pu voir sans problème à la télévision un soir dans le cadre d’une soirée thématique avec débat juste après. Quant à la description de Pigalle, ses mœurs et ses dangers, ça a déjà été vu maintes fois (par exemple dans « L’amour est une fête » actuellement à l’affiche) et souvent en mieux. On sent que la réalisatrice veut éviter certains écueils comme les clichés sur le milieu du proxénétisme mais qu’elle ne parvient pas à innover dans la description qu’elle en fait. Ce petit film nous apparaît donc souvent comme quelconque voire anecdotique mais il n’en demeure pas moins plaisant. Mais « Ma fille » est surtout porté par la grâce d’un acteur encore une fois impérial : Roschdy Zem. Dans le plan final, en un regard, il fait passer toute la tristesse, la détresse et la résignation d’un homme.
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Créée
le 19 sept. 2018
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