Il était parti déjà bien loin avec le petit Quinquin,il faut croire que Bruno Dumont a prévu de poussez son bouchon où il veut et que ça n'a pas de limites.On est ici à la fin du monde où les milieux se rencontrent mais ne se comprennent jamais.Une farandole de personnages caricaturaux à l'extrême et dégénérés,bourgeois,pécheurs et flics tous prisonniers de leur conditions et de leurs aveuglements.Le grotesque et l'absurde émerge à chaque scène ponctués par les deux flics Laurel et Hardy bas de plafond géniaux.Rien n'a de conséquences.De cette procession de personnages hallucinants émerge celui de Billie garçon/fille d'une grande beauté dont la grâce perdure car elle refuse de choisir.Les acteurs sont incroyables sauf Binoche dont la partition hystérique sonne moins bien que les autres.Lucchini "énorme" comme à son habitude en Aldo Maccione aristo.La photo est d'une rare beauté,le traitement cyan un peu laiteux superbe.
La poésie s'invite à la fin comme dans une nouvelle de Roald Dahl.
En bémol quelques longueurs et effets de jeux moins réussis,une affiche pas terrible mais pour ceux qui ont comme moi adoré le petit Quiquin on est pas loin du chef d'oeuvre.