" Mes pauvres yeux par ton éclat abusé, je n'ai plus qu'eux pour pleurer "
"Pacotille", c'est le titre de la chanson d'où je tire le titre de ma critique, et ça correspond très bien à ce film...
"Plus c'est faux, plus ça brille", Honoré semble avoir cru tout en filmant qu'il était un génie. Cela ne l'embête pas de faire des scènes de sexe consensuelles, attendues, faussement provoc', de massacrer toute la poésie d'un texte (que je n'ai pas lu) en le faisant réciter par des acteurs au pire de leur forme... Louis Garrel m'a semblé ridicule, excusez moi mais quand il fait semblant de jouir tout en devant faire croire que c'est vrai, j'ai juste envie de rire (l'apothéose étant la scène dans le cabinet du père mort). Il est là au milieu de rien et il s'échine à s’égosiller, même quand il pleure ça n'a aucune sincérité. Tout comme la démarche d'Honoré qui sent l'artifice, avec ses zooms artificiels à l'aide de la caméra, ses dialogues écrits non pour être joués mais récités, oui même Isabelle Huppert respire le faux dans ce film, c'est dire.
Pendant le film, je le suis dit que le thème était parfait (oui il y a énormément de pistes commencées, non abouties, évoquées comme en surface comme le lien à dieu que fait sans cesse Pierre, la fin du désir pour la mère à un moment donné, la place réelle d'Hansy... Honoré se cache trop derrière Bataille et n'assume finalement plus rien), que le livre de George Bataille n'était pas si bête à adapter, mais je me suis dit aussi qu'il y avait milles autres façons de le faire et que celle-ci assurément ne convenait pas. Celle-ci ne convainc, elle ne choque même pas tellement elle parait risible... J'aurais préféré avoir bu autant que le personnage Joana Preiss, seule qui est parvenue à me toucher un peu dans ce film sans émotion tellement le pathos (cf la scène de fin) est gluant, au moins alcolisée, j'aurais peut-être rit... Et surtout j'aurais oublié ce film, préférant me raccrocher au reste de la carrière d'Honoré, qui sait être lumineux quand il n'est pas paresseux et consensuel et quand il n'oublie pas qu'à trop montrer, on évite de se lancer à bras le corps dans le sujet... A la fin, ça ne raconte plus rien, ça ne parle plus, ça ne transmet rien, c'est désolant !
NB: désolé Beaupain d'avoir utilisé ta chanson pour fustiger ton grand ami mais je n'ai pas pu m'en empêcher ...