Pourquoi un gorille ?

Adaptation d’un roman pour la jeunesse, Ma mère est un gorille (et alors ?) est une production suédoise qui s’adresse avant tout aux plus petits.

Sous des aspects élémentaires, le scénario se distingue tout de même par ses nombreuses thématiques développées, l’adoption, la maltraitance, la différence, la tolérance, le regard des autres, la pression sociale… L’intrigue évolue autour de la complicité entre une fille et sa mère hors normes, pour un résultat débordant de bonnes intentions.

L’esthétique de l’œuvre s’exprime à travers des aspects très enfantins, dans le choix des dessins comme des aplats de couleurs vives, ou encore à travers des décors très simples. L’animation est satisfaisante, même si elle manque d’identité.

Si le film est loin d’être mauvais, il peut rapidement nous ennuyer, en raison de sa définition extrêmement ordinaire. L’histoire est réussie, mais elle ne nous surprend jamais. Les identités des personnages sont crédibles, mais elles manquent de panaches. Aussi les méchants sont bêtes et cruelles, les gentils sont tolérants et naïfs pour tout une galerie de personnages qui manquent de nuance. Les dialogues n'ont aucune intensité. L’action est monotone. L’aspect dramatique de l’œuvre aurait pu gagner en force.

L’identité visuelle du film est appréciable, mais elle ne se distingue ni par ses particularités ni par sa nouveauté. En d'autres mots, tout est très ordinaire. Le résultat nous donne le sentiment d’une production sans grandes ambitions ni réelle intention artistique.

Le montage est mauvais, peu harmonieux, les scènes se clôturent parfois de manière abrupte, et le résultat manque de liaison et de rythme. La musique passe complètement inaperçue. Le spectacle est plutôt fade.

Ce film est mignon, pédagogique, mais trop facile. Il peut compter sur une belle morale, et nous propose un instant tout en simplicité. Toutefois, le divertissement aurait pu bénéficier de plus d’impact, s’il avait fait les frais d’une recherche visuelle plus inspirante, et d’une définition plus audacieuse. En l’état, le spectacle demeure sympathique, mais d’une simplicité trop ennuyeuse.

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