Ça commence très mal puisqu'il faut se farcir cinq minutes de messe, tout ça pour nous montrer que Trintignant est catho et que Marie-Christine aussi… mais Rohmer n'a pas le sens de l'ellipse. On a ensuite droit à une discussion de cantine débitée sur un ton qui ferait passer certaines pubs pour du cinéma vérité. Mais le pompon ce sont les longues discussions mathématico-pascalienne auxquelles on ne comprend rien et dont on se contrefout. A ce sujet on a droit à une scène digne d'une série Z : un mec est devant une bibliothèque de 500 ouvrages, en trois secondes il trouve les pensées de Pascal, (c'est bien connu tout le monde à les pensées de Pascal à la maison), et la seconde suivante la page qu'il voulait commenter. Trop fort le mec ! Après la nuit chez Maud qui donne son nom au film on devine ce qui va se passer, ça aurait pu être expédié en cinq minutes, non, ça papote, ça se traîne, je vous dis : Rohmer n'a pas le sens de l'ellipse. Et puis surtout, cette œuvre n'a pas grand-chose de cinématographique, c'est une pièce de théâtre, une pièce d'acteurs ! Et il est vrai que vu comme ça la scène centrale entre l'excellent Trintignant et la très belle et talentueuse Françoise Fabian est plutôt réussie, c'est d'ailleurs uniquement celle qui reste dans nos mémoires, elle le mérite et relève un peu le niveau d'un film qui en avait cruellement besoin.