" Changer est-ce devenir quelqu'un d'autre ?"
Eviter les clichés n'est certainement pas le but principal des comédies dramatiques et sentimentales alors "Ma première fois" n'y échappe pas. Bad boy et petite coincée fan des bibliothèques et des chevaux tombent alors amoureux pour vivre une intense histoire d'amour.
C'est son premier amoureux, lui il enchaînait les conquêtes. Bref, vous l'aurez compris rien de bien nouveau sous le soleil. Mais, le film s'assume comme tel, comme un film à regarder un soir, plutôt tard avec une tablette de chocolat. Bref, pour continuer le cliché : un film à mouchoirs, filles ect.
Les personnages secondaires prennent eux aussi toute leur place au milieu des deux jeunes acteurs, convaincants et mêmes plutôt doués, dont c'est les premiers pas au cinéma. Le film choisit d'emblée le versan misérabiliste: meilleure amie aux prises des garçons pas très fins qui ne la regardent jamais dans les yeux, père détesté pour Zach et famille recomposée pour Sarah.
Cependant, sans trop savoir pourquoi, surement mon côté fleur bleue qui ressort de temps à autres, quelque chose m'a touché dans ce film... La lumière y est belle, les plans travaillés. C'est plutôt niveau scénario que ça coince (surtout la fin).
Le film a, en tout cas, le mérite de poser une question, celle que posent toutes ces comédies dramatiques sans l'affirmer vraiment. Question posée sous les traits du prof de philo "changer est-ce devenir quelqu'un d'autre?". La question semble simple mais elle est en vérité complexe et le cinéma s'interroge sans cesse : les rencontres, les amours, la vie nous bouleversent, nous envahissent et nous changent parce que tous ces éléments réunis s'immiscent en nous et modifient nos perceptions, nous ne sommes jamais plus pareil après et cela provoque un changement en nous-mêmes. Mais en réalité cela fait-il que nous devenons quelqu'un d'autre ou juste que nous finissons par devenir nous mêmes ?
Le cinéma, qui va vers l'être, vers l'humain le plus possible s'interroge sans cesse sur cette question, revenant continuellement sur les changements qui traversent nos vies : amours, naissances, deuils, rencontres. Le film interroge cette question quand, dans l'amour, nous voulons voir dans l'autre un reflet de nous même qui nous flatte. Zachary en fait les frais (elle voudrait le changer, qu'il devienne plus sage) et pour la vie, il est changé, marqué à jamais, devenant, sans être quelqu'un d'autre, l'homme accompli qu'il devait finalement être sans savoir ce qu'il aurait pu devenir en d'autres circonstances parce que sa modification a emprunté tel chemin et non un autre (c'est un peu le coup de l'effet papillon).
Le changement n'est que le cercle perpétuel qui nous fait vivre. Le film suit les canons du drame sentimental sans jamais vraiment prendre de risque. Un film du genre de plus, ni bon, ni mauvais avec ce tout petit quelque chose dans la lumière ...